pascal bataille Par Rébecca FRASQUET
Les Françaises, en particulier les jeunes, le savent-elles ? Environ 8.000 des 61.000 nouveaux cancers du sein par an sont dus à l'alcool et boire un verre par jour suffit à accroître le risque.
"En consultation, assez souvent, les femmes ne s'interrogent pas sur les facteurs de risques les plus évidents, comme l'alcool, mais sur les déodorants ou les soutien-gorges, dont elles ont entendu parler sur les réseaux sociaux. Or ce ne sont pas ceux démontrés scientifiquement", dit à l'AFP Emmanuelle Mouret-Fourme, médecin oncogénéticienne à l'Institut Curie. Pourtant, "plus de 50 études mettent en évidence le lien entre consommation d'alcool et cancer du sein", souligne-t-elle.
"L'alcool est un perturbateur endocrinien, c'est vraiment l'un des plus gros facteurs de risque qui existe, devant l'obésité", explique Suzette Delaloge, oncologue spécialiste du cancer du sein. Pourtant "c'est super difficile de se dire que boire de l'alcool augmente le risque de cancer du sein. Ca n'est pas très intuitif, les personnes ont du mal à adhérer à ça", admet-elle. Le programme pionnier de l'institut Gustave-Roussy qu'elle supervise, Interception, propose une prévention personnalisée aux femmes à "risque augmenté" de cancer du sein (génétique familiale...) avec un accompagnement global, notamment nutritionnel, incluant l'alcool.
Un lien direct entre consommation d'alcool et cancer a été établi pour sept cancers, dont le sein: ceux du côlon-rectum, de l'oesophage, du foie, de la cavité buccale, du pharynx et du larynx. Toutes les boissons alcoolisées sont concernées: bière, vin, spiritueux.
"Souvent, on pense que c'est en descendant le long du tube digestif que l'alcool est dangereux", note Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer. Or "il se répand dans le sang et touche tous les organes". Une fois ingéré, l'alcool est métabolisé et l'éthanol (alcool pur) produit alors de l'acétaldéhyde, un composé toxique qui peut dégrader l'ADN des cellules mammaires. En outre l'alcool perturbe l'équilibre hormonal, notamment les niveaux d'oestrogène, au rôle crucial dans la prolifération des cellules cancéreuses.
Or "si, pour le cancer du foie, on estime risqué de consommer trois à quatre verres standards par jour, il y a une très grande sensibilité pour le cancer du sein: un verre par jour suffit", explique M. Ricard. En février, la Haute Autorité de santé a alerté sur la vulnérabilité accrue des femmes face à l'alcool: il entraîne chez elles des dommages plus graves et plus rapides -ou spécifiques comme le cancer du sein- que chez les hommes.
Ces risques doivent être mieux évalués et accompagnés au plan médical, a-t-elle recommandé. Il y a dix ans, après son cancer du sein, Laure Guéroult-Accolas a fondé Patients en réseau, une plateforme qui facilite le quotidien de malades et de leurs proches. "On a créé des groupes d'échanges sur la sexualité, le tabac, le travail... Et pas l'alcool ! C'est une question profondément taboue", expose-t-elle. Parmi les patientes du réseau, Yannick, 62 ans, s'est étonnée récemment, après une plongée sous-marine avec d'autres ex-malades, de les voir déboucher une bière une fois sorties de l'eau.
"Elles ont affirmé que c'était indiqué, parce que +reminéralisant+. Lorsque j'en ai douté, je me suis fait jeter", rapporte-t-elle. Les jeunes femmes en particulier ne sont pas forcément conscientes des risques de leur consommation, banalisée -au mépris de la loi Evin de 1991- par des influenceurs sur les réseaux sociaux, selon un rapport d'Addiction France, qui a recensé 11.300 contenus valorisant l'alcool de 2021 à 2024. "J'ai deux filles: depuis qu'elle est jeune adulte, l'aînée fait la fête avec ses amis et ils picolent comme des fous", affirme Mme Guéroult-Accolas.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, bien d'autres facteurs accroissent le risque de cancer du sein: âge, obésité, antécédents familiaux, exposition aux radiations, antécédents gynécologiques, tabagisme, certains traitements hormonaux de la ménopause... Mais un cancer du sein sur deux touche une femme qui n'est pas concernée par les risques identifiés, et d'autres facteurs doivent être explorés, comme le travail de nuit, la pollution, l'alimentation transformée, les perturbateurs endocriniens des cosmétiques, notamment. Avec 105,4 cas pour 100.000 habitants en métropole, la France a la plus forte incidence de cancer du sein au monde. Détectée tôt, la femme en guérit dans 9 cas sur 10.
Vos réactions
Démontré par la médecine depuis longtemps et pourtant... Tous les ministres de l'agriculture successifs qui ont encouragé les français à boire du vin car ils expliquaient que c'était bon pour la santé, voir même expliquaient que ce n'était pas de l'alcool.
Arrêtez la côte de boeuf. La viande. La mayonnaise. La clope. Le pinard. Arrêtez le moindre plaisir, vous risquez de perdre 20 secondes de vie, on sait jamais, vous vous rendez compte ? Ne respirez plus, l'air est pollué. Achetez nos immondes bagnoles électriques qui surpolluent. Mettez-vous en rang. Obtempérez.
Si vous vous référez à la médecine, Cher Monsieur, allez au bout. Rappelez que la nicotine, à taux raisonnable, est extrêmement bénéfique au corps humain, par exemple. Ou rappelez que l'immense majorité des cancers du poumon n'a pas le moindre rapport avec le tabac. Ou confirmez que les imbéciles anti-tout qui ne mangent que des graines bio ont une santé pourrie. Ce sera plus utile.
C'est marrant, ça ... Les enfants des écoles buvaient du vin à la cantine jusque dans les années 60 passées, toutes les femmes enceintes buvaient tranquillement 1 ou 2 verres par jour depuis le moyen âge et depuis cette période où on s'est mis à tout contrôler et tout interdire, on est bien obligés de réaliser que le niveau des français est en complet effondrement, à TOUS les niveaux. Parce que les gens se couchent comme des moutons. Plus aucun libre-arbitre. Un ausweiss pour aller chercher le pain.
Buvez raisonnablement mais buvez, non d'un chien !!!! N'en déplaise à tous ces peine-à-jouir qui pourrissent tout et interdisent tout depuis les années 70 avec leurs leçons de morale à deux balles. Les mêmes insupportables soixante-huitards qui prétendaient interdire d'interdire et qui emmerdent le monde jusqu'à plus soif.
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