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Les femmes de plus en plus touchées par les maladies cardiovasculaires - Elles sont moins écoutées et prises en charge, alerte l'agence de santé publique

Les maladies cardiovasculaires représentent toujours la 2e cause de décès en France sur fond de prévention insuffisante, estime  l'agence de santé publique, mettant en avant 2 leviers d'action : améliorer l'hygiène de vie et la prise en charge des femmes.

Ces maladies "ont été responsables de plus d'un million d'hospitalisations en 2022 et de 140 000 décès en 2021, soit plus d'un décès sur 5", a souligné Caroline Semaille, directrice de Santé publique France, dans un bulletin rassemblant plusieurs études sur le sujet.

Ce chiffre comprend toutes les maladies dites "cardio-neuro-vasculaires", qui intègrent notamment les AVC aux côtés de pathologies comme l'insuffisance cardiaque. Il s'agit de la 2e cause de décès en France, derrière les cancers.

La plus fréquente des pathologies cardiovasculaires reste la cardiopathie ischémique, principale cause d'insuffisance cardiaque, qui touche 3 millions de Français.

"Le nombre d'adultes hospitalisés pour insuffisance cardiaque et la prévalence de l'insuffisance cardiaque n'ont jamais été aussi élevés", constate l'une des études basée sur des chiffres de 2022.

Si cette hausse est logique du fait du vieillissement de la population, elle est aussi liée à un manque d'efficacité de la prévention chez les Français, alors que les maladies cardiovasculaires figurent parmi les maladies les plus évitables en adoptant une vie saine.

"Près d'un quart des adultes fument encore quotidiennement, présentent un niveau de sédentarité élevé, et 3 hommes et plus d'une femme sur 10 ont une consommation d'alcool les exposant à des complications", souligne Caroline Semaille.

Seule une petite proportion de Français (un sur 10) disposent d'une "santé cardiovasculaire optimale", un indicateur qui intègre tous les facteurs de prévention.

Mais ce chiffre recouvre de fortes inégalités. Les Français les moins éduqués (sans le baccalauréat) sont extrêmement rares (4%) à avoir une santé optimale sur ce plan, alors que la proportion dépasse 20% chez ceux ayant suivi des études supérieures.

Les inégalités ne sont pas que sociales. Les femmes restent plus lourdement affectées par les maladies cardiovasculaires, une réalité qui ne s'explique pas seulement par des facteurs de risque spécifiques mais est aussi liée à une moins bonne prise en charge.

Ce constat fait écho à un rapport récent de l'Académie de médecine qui rappelait que l'infarctus est la première cause de mortalité chez la femme, et pointait justement une perception erronée de l'infarctus comme une maladie "principalement masculine", tant chez les patientes que les services médicaux d'urgence, induisant un défaut de prise en charge.

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