
L'enquête ouverte après la plainte en avril 2023 d'un journaliste reporter d'images pour des violences qu'il imputait à des policiers de la Brav-M, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites à Paris, a été classée sans suite, a-t-on appris de source proche du dossier.
L'enquête, ouverte après une plainte auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) d'Amar Taoualit pour violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique, a été classée le 21 janvier pour "infraction insuffisamment caractérisée", a confirmé à l'AFP le parquet de Paris.
"Cette décision est choquante d'un point de vue juridique mais tout à fait cohérente avec la politique du parquet de Paris consacrant l'impunité des agents ayant commis des violences policières", a réagi auprès de l'AFP l'avocat du journaliste, Pierre Brunisso, qui compte citer directement devant le tribunal correctionnel l'un des policiers mis en cause.
Sur les images de M. Taoualit tournées le 16 mars 2023 au soir, place Vendôme à Paris, des manifestants étaient encerclés par des policiers casqués de la Brav-M, cette unité parisienne à moto décriée. Alors que M. Taoualit filme les manifestants, un policier lui intime de "dégager".
"Rentre chez toi !", Casse-toi de là !", "Laissez-nous travailler !", lui ordonnent ensuite plusieurs policiers. Le journaliste est alors aspergé de gaz lacrymogène, puis repoussé brusquement par les policiers, avant de tomber à terre. Il proteste régulièrement, en indiquant sa profession, en montrant sa carte de presse et en disant faire son travail.
Selon l'avis de classement du parquet dont l'AFP a eu connaissance, il lui a été demandé "à plusieurs reprises" de "quitter les lieux pour ne pas gêner l'intervention en cours des policiers" et "ce n'est que face à (son) refus réitéré qu'il a été fait usage de la gazeuze". Un autre policier ayant utilisé son bâton télescopique contre lui n'a pas été identifié.
Le média Loopsider, pour lequel M. Taoualit travaille, avait dénoncé "une attaque délibérée contre la liberté de la presse" et demandé au ministre de l'Intérieur de l'époque Gérald Darmanin "de rappeler aux forces de l'ordre leur obligation de respecter le droit des journalistes et de les protéger".
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