
16h32: Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a salué jeudi la "dignité" de Gisèle Pelicot, après la condamnation de son mari et de 50 coaccusés pour des viols en série commis en France, estimant que "la honte" devait "changer de camp".
"Quelle dignité. Merci Gisèle Pelicot", a écrit sur le réseau social X le dirigeant socialiste, à la tête d'un pays considéré comme pionnier dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et qui a adopté depuis une vingtaine d'années une législation très pointue, notamment sur la notion de consentement.
12h57: Gisèle Pelicot s'exprime pour la première fois après l'annonce des peines. "C'est avec une profonde émotion que je m'exprime. Ce procès était une épreuve très difficile. Je pense à mes enfants, à mes petits-enfants. Je pense aussi à toutes les autres familles touchées par ce drame, et aux victimes non reconnues dont les histoires demeurent dans l'ombre", a-t-elle débuté.
Et d'ajouter : "Je souhaite exprimer ma gratitude la plus profonde à toutes les personnes qui m'ont soutenu tout au long de cette épreuve. Vos témoignages m'ont bouleversé. J'y ai puisé la force chaque jour pour affronter ces longues journées d'audience", a-t-elle déclaré.
Gisèle Pelicot a tenu à remercier les journalistes "pour le traitement fidèle, respectueux et digne dans lequel ils ont rendu compte quotidiennement de ces audiences" et ses avocats. "J'ai voulu, en ouvrant les portes de ce procès, que la société puisse se saisir des débats qui se sont tenus. Je n'ai jamais regretté cette décision". "Je respecte la cour et la décision du verdict", a conclu Gisèle Pelicot.
11h38: Le point sur ce que l'on sait
La cour criminelle de Vaucluse a condamné Dominique Pelicot à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle et déclaré coupable l’ensemble de ses 50 coaccusés, jeudi matin à Avignon, clôturant ainsi quatre mois du procès des viols de Mazan, devenu symbole des violences faites aux femmes.
« M. Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viols aggravés sur la personne de Gisèle Pelicot, » a déclaré le président de la cour, Roger Arata, à celui qui avait assommé d’anxiolytiques sa désormais ex-épouse Gisèle, pendant une décennie, pour en faire son objet sexuel et la livrer à des dizaines d’hommes recrutés sur internet.
Puis, sans surprise, il a annoncé sa condamnation à la peine maximale possible pour viols aggravés, soit 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers, suivant ainsi la demande de l’accusation dans son réquisitoire fin novembre. L’avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, a indiqué que son client, « quelque peu hébété » par la période de sûreté prononcé, n’excluant pas un appel afin qu’il soit rejugé par « un jury populaire », la cour criminelle étant elle constituée uniquement de magistrats professionnels.
Pour les 50 coaccusés, des hommes de 27 à 74 ans dont aucun donc n’a été acquitté, le président Arata a ensuite égrené une à une les peines infligées, sans aucun commentaire ou motivation du verdict, lors de cette dernière audience qui a duré à peine plus d’une heure.
La peine la plus basse, trois ans de prison dont deux avec sursis, a été pour Joseph C., 69 ans, accusé d’« attouchements » sur Gisèle Pelicot, et qui échappe donc à la prison. La plus lourde, de 15 ans de réclusion criminelle, a visé Romain V., 63 ans, venu six fois à Mazan pour violer Mme Pelicot.
Dans son réquisitoire, fin novembre, l’accusation avait demandé 18 ans de réclusion contre lui. Le ministère public avait réclamé des peines de 10 à 18 ans de réclusion contre les 49 coaccusés jugés pour viols aggravés ou tentative de viol, soit des peines sensiblement plus sévères que celles finalement prononcées.
Au total l’accusation avait demandé 652 ans de prison contre les 51 accusés, qui ont finalement été condamnés à 428 années derrière les barreaux. « Noël en prison, Pâques en zonzon », « la honte a changé de camp. Et la justice ? »: les collages du collectif féministe des Amazones d’Avignon, dans la nuit, résumaient la pression sur les cinq juges professionnels de la cour.
« Le viol concerne des femmes du monde entier, c’est pour ça que le monde entier a les yeux sur ce qui va se passer », a expliqué à l’AFP une représentante de ce mouvement, alors que 180 médias, dont 86 étrangers, étaient présents sur place pour couvrir l’événement. Après trois mois et demi d’audience, la cour criminelle de Vaucluse était partie délibérer lundi matin, après avoir donné une dernière fois la parole aux 51 accusés.
11h08: Dominique Pelicot, principal accusé au procès des viols de Mazan et condamné jeudi à 20 ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté des deux-tiers, n’exclut pas de faire appel, a indiqué son avocate Béatrice Zavarro.
« Nous allons mettre à profit le délai qui nous est accordé de dix jours pour savoir si nous interjetons appel de cette décision (...) et savoir si nous devons de nouveau être soumis à cette fois-ci un jury populaire », a déclaré Me Zavarro à la presse à l’issue du prononcé du verdict à Avignon par la cour criminelle de Vaucluse, composée de cinq magistrats professionnels.
Dominique Pelicot, 72 ans, « prend acte » de cette condamnation, mais « est quelque peu hébété de la période de sûreté qui a été prononcée à son encontre », a-t-elle souligné. « En tant qu’avocate de Dominique Pelicot, je voulais que les débats soient sereins, ils l’ont été et ceci est une bonne chose pour l’oeuvre de justice », a ajouté Me Zavarro.
« Je voulais que madame Pelicot puisse sortir apaisée de ces débats, je pense que les verdicts qui ont été prononcés vont participer de cet apaisement, » a-t-elle poursuivi, évoquant Gisèle Pelicot, l’ex-épouse du principal accusé, qu’il avait droguée à son insu pendant une dizaine d’années, pour la violer et la livrer inconsciente à des dizaines d’inconnus recrutés sur internet.
« Je crois que nous sommes dans le cadre d’une responsabilité pour l’heure assumée de Dominique Pelicot, d’une dignité de Mme Pelicot », a-t-elle encore dit.
« Je disais au début des débats que M. Pelicot n’était pas forcément le chef d’orchestre et les autres n’étaient pas les musiciens. Pour autant, par l’énoncé de ce verdict, la Cour a condamné le chef d’orchestre en faisant une différence entre lui et les différents musiciens qui composent cet orchestre, dont acte », a-t-elle encore dit.
10h56: Des peines de trois à vingt ans de prison prononcées contre les 51 accusés, dont Dominique Pelicot.
10h17: Dominique Pelicot, l'ex-époux de Gisèle Pelicot, condamné à 20 ans de prison pour viols aggravés. La peine maximale
10h16: Les 51 accusés poursuivis sont tous reconnus coupables
10h15: Le point sur ce que l'on sait ce matin
Dominique Pelicot, l’accusé principal du procès des viols de Mazan, a été « déclaré coupable » jeudi pour avoir pendant une décennie drogué son ex-épouse Gisèle aux anxiolytiques avant de la violer et la livrer à des dizaines d’inconnus recrutés sur internet.
« Monsieur Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viol aggravé sur la personne de Gisèle Pelicot », a déclaré le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata, précisant que sa peine lui sera énoncée un peu plus tard dans la matinée consacrée au verdict de ce procès devenu symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Dominique Pelicot, 72 ans, s’est levé, a écouté le président attentivement mais sans exprimer une émotion particulière. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle. Il a également été reconnu coupable d’enregistrement et de détention d’images prises à leur insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. Toute la famille est présente dans la salle.
Lundi, lors de sa dernière prise de parole, il avait prié sa famile « d’accepter ses excuses », tout en saluant le « courage » de son ex-femme, Gisèle, aujourd’hui âgée de 72 ans.
« On m’a affublé de titres, j’ai plutôt l’intention de me faire oublier », avait prévenu celui qui a été décrit par plusieurs avocats des coaccusés comme « l’ogre de Mazan », un « loup » qui aurait piégé leurs clients en leur faisant croire au scénario d’un couple libertin où l’épouse ferait semblant de dormir. Sa fille Caroline, qui ne le désigne plus que comme son « géniteur », avait estimé à la barre qu’il était « un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années ».
Il avait ensuite expliqué que « la privation de ne plus voir les siens est pire que la privation de liberté »: « Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Voilà, vous avez le reste de ma vie entre vos mains », avait-il conclu en direction des cinq magistrats professionnels de la cour.
10h14: La ministre démissionnaire de l’Education Anne Genetet vient de poster un message sur son compte X. "La Justice a tranché dans l’affaire de Mazan. Gisèle Pelicot a mené ce combat avec une résilience qui force le respect et l’admiration. Elle incarne le courage de toutes celles qui, parfois dans l’ombre et le silence, luttent pour leurs droits et pour que Justice soit faite", écrit-elle.
Et d'ajouter : "Ce procès nous rappelle que nous avons une responsabilité collective : faire du respect, du consentement et de l’égalité des principes non-négociables dans notre société. Pour cela, l’École a un rôle clé. C’est par l’éducation que nous pourrons bâtir une société où plus aucune femme n’aura à se battre pour sa dignité. Une société où toutes seront écoutées et respectées".
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La Justice a tranché dans l’affaire de Mazan.
— Anne GENETET (@AGenetet) December 19, 2024
Gisèle Pelicot a mené ce combat avec une résilience qui force le respect et l’admiration. Elle incarne le courage de toutes celles qui, parfois dans l’ombre et le silence, luttent pour leurs droits et pour que Justice soit faite.
Ce…
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10h04: Deux autres co-accusés sont déclarés coupables
09h54: Jean-Pierre M., le "disciple" de Dominique Pelicot, déclaré coupable de viol aggravé
09h49: Dominique Pelicot, l'ex-époux de Gisèle Pelicot, est déclaré coupable de viols aggravés et tentative de viol
09h46: L'audience vient de s'ouvrir au tribunal judiciaire d’Avignon
09h43: Partie délibérer lundi matin, après trois mois et demi d’audience, la cour va annoncer le sort qu’elle a décidé de réserver à ces hommes âgés de 27 à 74 ans, venus agresser sexuellement Gisèle Pelicot, préalablement sédatée par son époux d’alors, Dominique, à leur domicile de Mazan.
Cette décision, dans un palais de justice d’Avignon sous haute protection policière, sera scrutée de près, en France comme à l’étranger, tant ce procès a provoqué une onde de choc, depuis son ouverture le 2 septembre, devenant emblématique des questions autour des violences sexistes et sexuelles, de la soumission chimique, du consentement et plus largement des rapports hommes-femmes.
09h11: Gisèle Pelicot est arrivée au tribunal judiciaire d’Avignon avant le prononcé du verdict. Les trois enfants de Gisèle Pelicot, David, Caroline et Florian, sont arrivés ensemble au tribunal vers 08h30, fendant une foule de spectateurs, militants et journalistes.
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08h57: Les accusés qui comparaissent libres commencent à s'installer dans la salle d'audience. Respectant les consignes données lundi par le président de la cour, ils ont emmenés un sac d'affaires avec eux en cas de mandat de dépôt.
08h29: Au moment d'énumérer les peines prononcées à l'encontre de chaque accusé, la cour criminelle devra motiver sa décision. Le président pourra décider de lire les motivations à l'audience ou de simplement déclarer qu'il les tient à disposition des avocats. S'il les lit une à une, l'énoncé du verdict risque de durer toute la journée.
Verdict du procès des viols de Mazan: Caroline, Florian et David, les enfants de Gisèle Pelicot arrivent au tribunal d'Avignon pic.twitter.com/tetZld8JTc
— BFMTV (@BFMTV) December 19, 2024
08h15: Les députés écologistes Sandrine Rousseau et Marie-Charlotte Garin, mais aussi le député LFI du Vaucluse Raphaël Arnault, seront au tribunal d'Avignon (Vaucluse) pour l'annonce du verdict du procès des viols de Mazan, a appris franceinfo auprès de sources concordantes.
06h55: Après deux mois et demi d'un procès hors-norme, par l'ampleur des faits mais aussi par la couverture médiatique exceptionnelle (plus de 180 médias accrédités), Roger Arata prononcera ce matin à 9h30, le verdict pour viol aggravé de Dominique Pelicot, et de ses 50 co-accusés. Les 51 accusés au procès des viols de Mazan iront-ils tous en prison, comme l'a réclamé l'accusation? Les juges suivront-ils au contraire les avocats de la défense, qui ont plaidé des dizaines d'acquittements? La cour criminelle de Vaucluse rend son verdict, très attendu.
Dominique Pélicot risque la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Les audiences auront notamment permis d'éclaircir le mode opératoire de Dominique Pelicot, 72 ans, pour droguer son épouse avec des anxiolytiques dix ans durant, sans qu'elle s'en aperçoive.
La décision, qui sera rendue dans un palais de justice d'Avignon placé sous haute protection policière, sera scrutée de près, en France comme à l'étranger, tant ce procès a provoqué, depuis son ouverture le 2 septembre, une onde de choc, devenant emblématique des questions autour des violences sexistes et sexuelles, de la soumission chimique, du consentement et plus largement des rapports hommes-femmes.
Sauf surprise, le principal accusé, Dominique Pelicot, 72 ans, qui a reconnu avoir drogué pendant une décennie son épouse Gisèle aux anxiolytiques pour la violer et la livrer à des dizaines d'inconnus qu'il recrutait sur internet, devrait écoper de la peine maximale de 20 ans de prison réclamée par le ministère public.
Mais son avocate, Béatrice Zavarro, espérait encore mercredi, auprès de l'AFP, que la cour "s'éloigne un petit peu du quantum proposé par l'accusation" et prenne en compte "le parcours de vie pas choisi" de son client, et notamment ces "traumas" qu'il aurait subis durant son enfance, dont un viol à neuf ans.
Mais certains éléments de cette affaire demeurent non élucidés. Lors de son interrogatoire par le juge le 17 septembre, Dominique Pelicot a réfuté avoir pris en photo et abusé de sa fille, Caroline Darian. Des photos d'elle, endormie en culotte, et la couette relevée sur le côté, ont pourtant été retrouvées par les enquêteurs dans son disque dur externe.
Des clichés de ses belles-filles dénudées, Céline, 48 ans, et Aurore, 37 ans, ont également été découverts. C’était "des photos de moi enceinte de nos jumelles, nue, […] zoomées sur mes parties intimes", datant de 2011, a précisé Céline devant la cour. Pour se procurer ces images, Dominique Pelicot avait dissimulé un téléphone portable dans une trousse de toilette placée dans leur salle de bain.
Il a ensuite diffusé ces photos, accompagnées de montages dégradants, sur internet.
Interrogé à son procès, Dominique Pelicot a martelé : "Je n'ai jamais touché ni ma fille, ni les enfants, ni les petits-enfants ". S'il reconnaît avoir pris les photos de ses belles-filles, il dit de ne pas se souvenir avoir photographié sa fille Caroline : "Je ne me souviens pas d’avoir fait ses photos." "Tu mens !", s'est-emportée celle qui a dû passer quelques jours en clinique pour ne pas imploser, avant d'ajouter : "tant qu'il n'y a pas de preuve irréfutable, il n'avoue pas".
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Encore 20 ans ce n'est pas encore assez bien sûr il ne fera pas la totalité de sa peine vu son âge avancé il sera à cout sûr mis dehors avant 10 ans mais pour madame Pélicot s'est un soulagement de voir ses agresseurs condamnés comme son monstre de mari
Encore 20 ans ce n'est pas encore assez bien sûr il ne fera pas la totalité de sa peine vu son âge avancé il sera à cout sûr mis dehors avant 10 ans mais pour madame Pélicot s'est un soulagement de voir ses agresseurs condamnés comme son monstre de mari
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