Quand le “Golden bachelor” de M6 se transforme en cauchemar : Trois participantes saisissent la justice pour rupture abusive de contrat de travail, heures supplémentaires impayées, manquements graves à la sécurité...

Fin septembre, et en raison des audiences catastrophiques, M6 avait annoncé la déprogrammation de son "Golden Bachelor". L'émission n'avait en effet jamais dépassé le million de téléspectateurs. Cette semaine, nouveau coup dur pour ce programme, mais cette fois-ci, il s'agit d'un problème d'ordre salariale et contractuel. Comme son ancêtre le « Bachelor », diffusé il y a vingt ans sur la même chaîne, le principe restait le même : un célibataire en quête d’amour va rencontrer plusieurs prétendantes dans l’espoir de trouver l’âme sœur.  Mais cette fois, le « gentleman célibataire » s’appelle Landry et a 60 ans. Afin de conquérir son cœur, 20 bachelorettes se sont alors présentées à lui, toutes âgées entre 55 et 67 ans. 

Trois participantes au programme de dating pour seniors ont donc décidé de saisir la justice, rapporte Telerama. Il s'agit de Catherine, Mariella et Béatrice, qui ont saisi le tribunal des prud’hommes, pour dénoncer les conditions de tournage.

La plainte a été déposée contre le producteur du programme, filiale française de la multinationale américaine Warner. 

Ces dernières dénoncent des conditions de travail déplorables, des manquements graves en matière de sécurité et de protection de leur santé des heures supplémentaires non payées, un confinement sur le lieu de tournage, leur téléphone portable et leur pièce d’identité confisqués.

Les prétendantes évoquent également une interdiction de sortie, de croiser les autres filles, d’échanger avec leur famille. 

« Pendant un mois complet, nous étions complètement à l’isolement, prenions nos repas dans nos chambres sans télé ni radio, totalement coupées du monde. Nous n’avons fait que bosser pour toucher au final une rémunération très loin du compte », explique Mariella auprès de nos confrères.

Tilia Bopp, avocate du cabinet Wan, qui représente les trois candidates, précise qu'elles avaient signé un contrat de travail, un CDD, avec un taux horaire de 8 heures par jour. « Or, certains jours, elles ont pu enchaîner dix-huit heures de travail ». Et d'ajouter que les dépassements sont liés aux tâches comme le maquillage, la coiffure, les séances photos, les interviews, les échanges avec la production.

L’avocate des prétendantes assure  qu’en droit, «ce refus persistant de Warner constitue du travail dissimulé ».

Concernant les manquements graves à la sécurité, est notamment évoqué un match de foot pendant lequel deux d'entre elles se sont blessées. Mariella aux chevilles, et Catherine au pied gauche et à la tête. 

Cette dernière, après avoir vu son médecin, a eu un arrêt maladie pour accident du travail, qui a d'ailleurs a été prolongé à plusieurs reprises avant de quitter finalement le jeu. « Elle a été virée de l’émission !», affirme l’avocate, qui évoquent également une rupture abusive du contrat de travail. 

Contactée par jeanmarcmorandini.com, la production de l'émission Warner indique: "Warner a toujours respecté ses obligations. C'est au conseil des Prud'hommes de statuer avec les éléments qui seront fournis"