
Bernard Pallot, 78 ans, a été acquitté mercredi à Troyes où il était jugé depuis lundi pour l'assassinat de son épouse Suzanne, malade, qu'il reconnaît avoir étranglée, pour qu'elle ne souffre plus. «Ce procès témoigne de l'insuffisance de la loi qui nous met dans des situations, nous les particuliers, difficiles», a exposé avec calme Bernard Pallot à l'issue du verdict.
«Je ne suis pas tout seul dans ce cas, il faut absolument que la loi évolue. On est dans le pays des droits de l'homme normalement», a ajouté ce frêle retraité au collier de barbe grise.
Le droit de mourir «est une liberté que nous n'avons pas encore», a poursuivi son avocat, Frédéric Verra. La cour «a fait savoir que les actes avaient été commis. C'est indiscutable. Mais qu'en revanche il y avait une excuse d'irresponsabilité, qui était la contrainte liée à la situation», a-t-il expliqué.
Le 11 octobre 2021, ce professeur en IUT à la retraite, au casier judiciaire vierge, injecte du cyanure dans la cuisse de son épouse, dont la vie n'était selon lui «plus supportable», pour la tuer, sans y parvenir.
Lors d'un interrogatoire, Bernard Pallot a affirmé qu'il s'agissait pour lui d'une «euthanasie» demandée par son épouse, à laquelle il était marié depuis 1969. Près de son corps, un mot a été trouvé:
«Je soussignée, Pallot Suzanne, encore saine d'esprit, demande à mon mari, Bernard Pallot, de me soulager définitivement des souffrances incurables que je supporte».
Dans le cadre de l'enquête, un expert psychologue a décrit une forme de soumission de l'époux à l'égard de sa femme, qu'il n'osait pas contredire ou raisonner.
«Il a fait ce qu'elle voulait et pas ce qu'il voulait», a estimé un expert psychologue mercredi.
Le jour de sa mort, Suzanne a dit adieu à son fils unique au téléphone. Devant le juge d'instruction, ce fils a déclaré que son père avait assassiné sa mère «par amour, par compassion». «Je ne suis pas un assassin, si je suis condamné, on aura confondu l'amour et la haine», avait déclaré l'accusé avant que la cour se retire pour décider de son sort.
Vos réactions
Si une loi n'était pas prévue pour tuer les vieux qui gênent‚ ce monsieur aurait été fermement condamné pour féminicide.
Si ma tante en avait....
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