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Violences en Martinique : 3 personnes décédées - Plus de 1.000 passagers ont été déroutés vers la Guadeloupe après la fermeture de l'aéroport Aimé Césaire, en proie à des violences

17h02: "Nous en sommes à trois morts", dans le cadre des violences en Martinique, affirme à France Inter Clarisse Taron, la procureure de la République en Martinique.

"On a eu cette nuit deux motards, peut-être faisant partie des manifestants, tués dans un accident de la circulation alors qu'ils prenaient la rocade à contresens. Sans compter un autre meurtre", détaille la procureure.

"On maitrise la plateforme aéroportuaire, c'est fondamental. (...) On va rétablir l'ordre mais parallèlement, il faut que l'on prenne en compte les revendications de la population sur la vie chère", déclare, en marge d'un déplacement au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.

12h10: Dans un communiqué, l’association des maires de Martinique et celle des maires de France ont appelé « au calme et au dialogue (...) face à l’escalade des violences urbaines ».

La préfecture de Martinique a également annoncé jusqu’à lundi l’interdiction des manifestations et des rassemblements sur l’île.

Déjà fermées jeudi, les écoles resteront fermées vendredi « compte tenu de l’incertitude du contexte social actuel et par principe de précaution », selon le rectorat.

Le CHU de la Martinique a annoncé jeudi le déclenchement d’un plan blanc au cours duquel des « déprogrammations d’actes opératoires ou de consultations sont organisées ». Les pharmacies de l’île ont déclaré « ne plus être en mesure d’assurer le service d’urgence ».

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme de 20 ans est mort en marge du pillage d’un centre commercial et un autre, âgé de 30 ans, a été « grièvement blessé par balle », selon une source policière qui fait aussi état de 16 policiers blessés, dont 15 de la CRS 8.

Le mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les outre-mer, a été lancé début septembre par le RPPRAC, qui exige un alignement des prix des produits alimentaires sur l’Hexagone, affichés 40% plus chers en Martinique.

Plusieurs tables rondes réunissant les services de l’Etat, les collectivités locales, les acteurs économiques et le RPPRAC ont été organisées, sans débouchés positifs jusque-là.

La prochaine est prévue vendredi à 15H00 (21H00 à Paris). La précédente, jeudi, s’est achevée sans accord mais avec des avancées, selon la radio locale RCI qui estime que les négociations butent sur deux points ; le nombre de produits concernés par une baisse de prix et le plafond pour contenir l’écart avec les prix de l’Hexagone.

10h11: Le point sur ce que l'on sait

La Martinique pansait ses plaies jeudi après une nuit de chaos marquée par des pillages, des incendies et des violences qui ont fait 26 blessés chez les policiers et gendarmes, poussant le préfet de l’île à décréter un couvre-feu et l’interdiction des manifestations sur l’ensemble du territoire jusqu’à lundi.

Un homme a par ailleurs été tué par balle dans des circonstances encore obscures: il a été retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d’un centre commercial au Robert (est) et est décédé à l’hôpital, selon la préfecture de Martinique. Une enquête a été ouverte, a ajouté la préfecture, en écartant l’implication des forces de l’ordre qui n’ont « pas fait usage de leurs armes au cours des émeutes ».

De source proche du dossier, l’homme aurait été victime d’un règlement de comptes entre émeutiers. Depuis septembre, l’île antillaise est marquée par un mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les Outre-mer, qui a dégénéré en violences urbaines. Jeudi après-midi, plus d’une cinquantaine de personnes ont envahi la piste de l’aéroport de Fort-de-France dans la commune du Lamentin (centre), a indiqué une source policière à l’AFP.

« Des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux cet après-midi, selon lesquelles 300 ou 350 CRS devaient arriver en Martinique par avion. Cette information totalement fausse est à l’origine de regroupements et de l’envahissement de la piste de l’aéroport », a déploré la préfecture de Martinique sur le réseau social X.

En fin de journée, trois vols avec "à leurs bords 1.117 passagers » ont été déroutés vers la Guadeloupe à la suite de la fermeture de l’aéroport, selon la préfecture de Guadeloupe. La situation s’était calmée ces dernières semaines mais des incidents ont éclaté lundi entre les CRS et des militants qui menaient une action de blocage au Lamentin. Depuis, des violences urbaines sont à nouveau recensées chaque nuit.

Conséquence, le préfet de l’île, Jean-Christophe Bouvier, a signé jeudi deux arrêtés concernant « l’ensemble du territoire de la Martinique ». Le premier instaure un couvre-feu de 21H00 à 05H00, le second a interdit les rassemblements et les manifestations à partir de 18H00 jeudi. Les deux arrêtés courent jusqu’à lundi.

07h40: Les établissements scolaires resteront  fermés pour le deuxième jour consécutif vendredi, a indiqué le rectorat de Martinique. Le CHU de la Martinique a annoncé jeudi le déclenchement d'un plan blanc au cours duquel des «déprogrammations d'actes opératoires ou de consultations sont organisées».

«Toutefois, une attention particulière est portée s'agissant des interventions urgentes ou liées à la cancérologie», a ajouté le CHU dans son communiqué, précisant que «les rendez-vous annulés feront l'objet d'une reprogrammation dans les meilleurs délais».

En outre, les pharmacies de l'île ont déclaré le même jour «ne plus être en mesure d'assurer le service d'urgence».

06h24: Plus de 1.000 passagers ont été déroutés en Guadeloupe après la fermeture de l'aéroport de Martinique, en proie à des violences dans un contexte de mouvement contre la vie chère, indique la préfecture de Guadeloupe. "Suite à la fermeture de l'aéroport Aimé Césaire en Martinique en fin de journée, trois vols ont été déroutés" vers la Guadeloupe, avec "à leurs bords 1.117 passagers".

Sur X, le préfet de Martinique a indiqué qu'une rumeur, diffusée sur les réseaux sociaux, assurant que 300 à 350 CRS devaient arriver en Martinique par avion, était à l'origine de ces débordements.

"Cette information totalement fausse est à l'origine de regroupements et de l'envahissement de la piste de l'aéroport, ayant conduit trois avions, soit plus de mille passagers, à être déroutés vers la Guadeloupe. 500 passagers qui devaient repartir par ces avions sont bloqués à l'aéroport de Fort-de-France.

Le préfet en appelle au retour au calme et au respect de chacun, avec l'esprit de responsabilité qui anime les discussions en cours sur la vie chère."

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Vos réactions

Portrait de PhilRAI
12/octobre/2024 - 11h16

Violences stupides qui ne vont rien arranger au contraire. A la dernière législative iIls auraient mieux fait de voter pour le RN qui présentait un programme qui correspond à leurs revendications.  Comme en métropole, les gens se plaignent mais votent pour ceux qui détruisent notre pays. 

Portrait de dede35
11/octobre/2024 - 09h45

On voit l'intelligence des casseurs , ils vont s'emputer de revenus en perdant des touristes