La colère des juifs de France et de Benyamin Netanyahou après l'appel d'Emmanuel Macron à cesser les livraisons d'armes à Israël : "C'est une nouvelle trahison après son absence à la marche contre l'antisémitisme"

Les juifs de France sont furieux après la déclaration d'Emmanuel Macron hier sur France Inter. Beaucoup évoquent ce matin une "nouvelle trahison du Président de la République après son absence déjà décriée à la marche contre l'antisémitisme que certains qualifie de faute politique voire de faute historique". 

A l'occasion du 19e Sommet de la francophonie à Villers-Cotterêts, le chef de l'État a en effet été interrogé sur son rapport à la langue française, mais également sur l'actualité internationale. Il a ainsi appelé, en ce week-end de commémorations des attaques terroristes du 7 Octobre en Israël, à l'arrêt de livraisons d'armes « pour mener les combats sur Gaza », évoquant une « priorité » à ce sujet.

Il a assuré que la France ne livrait pas d'armes létales au pouvoir de Benyamin Netanyahou, mais seulement de quoi « assurer la protection » d'Israël.

Aujourd'hui, les principaux pourvoyeurs d'armes à Israël sont les États-Unis (69 % des exportations entre 2019 et 2023). L'Italie poursuit, elle aussi, ses exportations, ainsi que l'Allemagne, qui a même augmenté ses livraisons depuis le 7 Octobre.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a  vivement réagi dans la soirée à la demande d'Emmanuel Macron de cesser les livraisons d'armes à Israël. S'adressant directement à Macron et aux dirigeants occidentaux appelant à un embargo sur les armes, il a lancé :

"Honte à eux !". Il a ensuite dénoncé ce qu'il perçoit comme un deux poids deux mesures, soulignant que l'Iran continue de soutenir le Hezbollah, les Houthis et le Hamas.

Netanyahou a conclu en affirmant qu'Israël "gagnera avec ou sans leur soutien", ajoutant que "la honte perdurera bien après que la guerre sera gagnée".

Concernant l'Iran, Netanyahou a été catégorique : "Israël a le devoir et le droit de se défendre et de riposter à ces attaques - et c'est ce que nous ferons." Cette déclaration fait suite à la récente attaque iranienne sans précédent contre Israël, impliquant des centaines de missiles balistiques.

Le Premier ministre a également évoqué la situation à Gaza, rappelant l'engagement d'Israël à ramener les 101 otages toujours détenus. Netanyahou a conclu son discours en appelant à l'unité nationale : "Ensemble, nous tiendrons bon, ensemble nous combattrons, et avec l'aide de Dieu - ensemble nous vaincrons."

Face à la colère du Premier ministre israélien, l'Elysée a tenté de calmer le jeu hier soir en affirmant que "la France reste "l'amie indéfectible" d'Israël. L'Élysée, qui déplore les mots "excessifs" de Benjamin Netanyahu.

"Le Président de la République est solidaire de la sécurité d’Israël et le démontre. La France a mobilisé ses moyens militaires face à l'attaque iranienne ce 1er octobre, comme elle l'avait déjà fait les 13 et 14 avril derniers", ajoute la présidence de la République.