
Par Daniel Stublen
Début septembre, le conseil électoral d'une banlieue d'Atlanta, en Géorgie, tient une réunion de routine en amont de la présidentielle américaine quand un cri fuse de l'assistance: "Heil Hitler!". Peu auparavant, selon une vidéo, un autre spectateur avait accusé une membre juive du conseil d'être une communiste masquée car elle ne s'était pas levée pendant le serment d'allégeance au drapeau des Etats-Unis.
"Nous sommes dans un environnement ultra-partisan, je ne crois pas que cela existait avant 2020", dit Tori Silas, présidente du conseil électoral du comté de Cobb, banlieue au nord-ouest d'Atlanta, contactée par téléphone par l'AFP. Ces épisodes de tensions ne sont pas rares, en particulier dans les Etats pivot comme la Géorgie, qui vont probablement faire l'élection.
"On reçoit des menaces quotidiennes, qu'il s'agisse de messages vocaux, d'emails, de posts sur les réseaux ou en personne", a résumé sur CBS Jocelyn Benson, responsable électorale dans le Michigan, autre Etat clé. "Et ça s'intensifie".
La Poste américaine a expliqué à l'AFP qu'elle enquêtait, au côté du FBI, sur des "courriers suspects adressés à des responsables électoraux dans plusieurs Etats", dont certains contenaient une substance indéterminée. Lisa Deeley, démocrate membre du conseil électoral de Philadelphie, en Pennsylvanie, regrette que "des accusations fantaisistes de fraude et d'abus généralisés" continuent de circuler, reprenant le "modus operandi" d'un "certain candidat" en 2020, une référence au républicain Donald Trump.
Quand il avait perdu la présidentielle face au démocrate Joe Biden il y a quatre ans, le sortant avait crié faussement à la fraude et visé nommément des responsables électoraux sur les réseaux. Dans sa course pour la reconquête de la Maison Blanche face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, Donald Trump continue d'affirmer que la précédente élection lui a été "volée".
"Des mauvaises, mauvaises choses se sont produites (en 2020), on ne va pas permettre que ça se produise à nouveau", a asséné récemment le candidat de 78 ans. Les conseils électoraux prennent donc des mesures de sécurité en plus d'assurer leurs missions traditionnelles, faire en sorte que le vote soit efficace et intègre.
En Géorgie, Tori Silas explique mettre en oeuvre les "meilleures pratiques en matière de sécurité". Les équipes seront dotées de talkies-walkies directement reliés aux services d'urgence et des policiers supplémentaires seront déployés. Dans le comté de Maricopa, en Arizona, les autorités ont investi dans des "détecteurs de métaux, des barrières et des caméras", a déclaré sur CBS le responsable républicain Bill Gates. "J'aimerais ne pas avoir à faire tout ça". La crainte est que, comme en 2020, le vote soit si serré qu'il faille beaucoup de temps pour déclarer un vainqueur.
"Le temps qui s'écoule entre la fermeture des bureaux le soir de l'élection et le moment où le résultat est connu est le plus propice à la désinformation", souligne Seth Bluestein, membre républicain du conseil électoral de Philadelphie. Il se souvient qu'il y a quatre ans, la situation était particulièrement difficile.
De nouveaux électeurs avaient voté par correspondance du fait de changements des règles électorales et du Covid, ce qui avait créé une pression énorme. "Il nous a fallu quatre jours de travail en continu pour compter suffisamment de bulletins pour que la course soit tranchée", dit-il à l'AFP. Plusieurs élections se sont déroulées depuis, un nouveau centre de traitement des bulletins a été mis en place et M. Bluestein se dit "prudemment optimiste" quant à l'état de préparation de la ville.
Les autorités législatives de l'Etat, qui sont divisées selon des lignes partisanes, n'ont cependant pas remédié à un problème majeur: le décompte des centaines de milliers de votes par correspondance ne peut commencer que le jour de l'élection. Si le résultat de la course venait à être déterminé par la Pennsylvanie, une possibilité selon les analystes, la proclamation du vainqueur pourrait être repoussée de plusieurs jours.
"Plutôt que régler le problème, c'est la politique politicienne qui a joué", regrette Mme Deeley. Mais les responsables électoraux n'ont d'autre choix "que de poursuivre leur croisade contre la désinformation jusqu'au jour de l'élection et au-delà", dit-elle. Et d'assurer: "On sait ce qu'on a à faire. Nos élections sont sûres et équitables".
Vos réactions
Quand je pense qu'aucune pièce d'identité n'est obligatoire pour voter aux US ? Même les morts votent et plusieurs fois chacun en plus...c'est dire !!!
Bon, en France les médias sont très muets, mais lorsqu'on suit cela des Etats-Unis, la pauvre Harris est au fond du trou (et je suis sympa), tellement sa stupidité est hallucinante et ses interviews ridicules et vides. Elle vient de se prendre une raclée sur Fox News, interviewée par Bret Baier, que cela en était gênant à regarder et à écouter. La pauvre elle était en apnée ! En même temps c'était à mourir de rire. Dans les coulisses, son équipe paniquée qui lui disait "arrête, arrête, coupe !" c'était hilarant...B.Baier l'a étalée...
Il va falloir qu'ils trichent vraiment beaucoup pour faire élire cette femme idiote et affligeante. Les démocrates sont capables de tout et surtout du pire.
Les Swing States seront en faveur de TRUMP. (Grands électeurs)
TRUMP n'est pas Dieu et n'est pas parfait, mais c'est le moins pire... pour le monde entier. Il est loin d'être idiot et est très apprécié aux States.
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