
Une enquête a été ouverte pour "injure publique commise en raison de l’orientation sexuelle" et "menace de mort commise en raison de l’orientation sexuelle", a annoncé le parquet d'Aurillac à franceinfo.
Caroline, qui est directrice d'une école primaire à Moussages, dans le Cantal, est en effet la cible répétée depuis décembre 2023 d'insultes et menaces en raison de son homosexualité. : "Dégage la gouine", "va crever sale gouine", "gouine = pédophile"...
Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directrices et directeurs d'école, rapporte à nos confrères que les premières attaques envers l'enseignante ont été découvertes sur un tableau, sous le préau de l'école. Quelques semaines plus tard, un courrier anonyme a été reçu dans la boîte aux lettres de l'école et sur lequel on pouvait lire : "Va crever sale gouine".
Plusieurs plaintes ont été déposées. Le recteur de l'académie de Clermont-Ferrand, Karim Benmiloud, a d'ailleurs adressé un signalement au procureur de la République.
"Une protection fonctionnelle, un dispositif destiné à protéger les agents publics, a été mise en place autour de Caroline", est-il indiqué. Mais cela n'a pas empêché, en juin dernier, l'inscription d'un tag "dégage la gouine" sur un mur à l'arrière de l'école.
Les investigations, toujours en cours et confiées à la gendarmerie, devront permettre d'identifier "le ou les auteurs des faits", poursuit le parquet.
France Info révèle qu'il y a quelques jours, Caroline, qui était en poste depuis 2021 à Moussages, a appris sa mutation à la rentrée de septembre, ce qu'elle vit comme "une double sanction" en raison d'une affectation "trois fois plus loin" que son précédent trajet domicile-travail, fustige Thierry Pajot, du syndicat des directrices et directeurs d'école.
"C'était une mesure de protection, pas du tout une punition", se défend le rectorat de Clermont-Ferrand, auprès de franceinfo.
L'institution assure que la mutation temporaire avait été décidée "d'un commun accord" entre le médecin du travail et Caroline, "pour sa santé" et "tant que la menace perdure".
"Cette situation semblait avoir été acceptée, mais a finalement été dénoncée dans un courrier de Caroline adressé le 18 juillet", indique toutefois le rectorat qui dit "en prendre acte". "Un rendez-vous va lui être proposé pour lui faire savoir qu'on va la laisser décider [de son affectation à la rentrée]", est-il précisé.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?