20/07/2024 17:40

EN DIRECT - Assemblée Nationale: L’insoumis Éric Coquerel a été réélu samedi à la présidence de la commission des Finances - Le camp présidentiel a obtenu six des huit présidences de commission

17h38: Le point sur les votes - L'insoumis Éric Coquerel a été réélu à la commission des Finances de l'Assemblée nationale, mais le Nouveau Front populaire a été défait pour la quasi-totalité des autres présidences de commission, après avoir laissé échapper le perchoir, ce qui rend sa revendication de former un gouvernement de gauche de plus en plus incertaine.

Après une nouvelle matinée de tensions au Palais Bourbon, Éric Coquerel a battu l'élue de la Droite républicaine (ex-LR) Véronique Louwagie, qui avait pourtant le soutien du bloc central aux termes d'un accord conclu entre les deux présidents de groupe, Gabriel Attal et Laurent Wauquiez, sur la répartition des postes clés.

Cet accord avait été dénoncé comme un "pacte de corruption" par le RN Jean-Philippe Tanguy, qui convoitait également cette présidence, chargée notamment de la supervision du budget et qui revient depuis 2007 à un député d'un groupe s'étant déclaré dans l'opposition.

Dans cette hémicycle sans majorité absolue, c'est le cas de La France insoumise mais aussi de la Droite républicaine (ex-LR), qui a conclu un pacte avec les macronistes permettant jeudi la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée. Six commissions sur huit pour les macronistes Éric Coquerel a bénéficié des voix du centriste Charles de Courson, qui en échange a obtenu le poste stratégique de rapporteur général du Budget, alors que celui-ci échoit normalement à la majorité.

Pour le macroniste Marc Ferracci, "LFI assume ainsi de s'inscrire pleinement dans l'opposition". "Conséquence immédiate : le projet d'un gouvernement exclusivement dirigé par le Nouveau Front populaire est mort", a-t-il écrit sur X. Anticipant cette remarque, Éric Coquerel a promis de démissionner si Emmanuel Macron nommait un Premier ministre du Nouveau Front populaire, comme la coalition de gauche le revendique toujours après être arrivée en tête à l'issue des législatives.

Sur X samedi, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau appelé Emmanuel Macron à "nommer un Premier ministre NFP sans tarder". Mais cette prétention, déjà affaiblie par la défaite jeudi de son candidat André Chassaigne au perchoir, l'a été un peu plus samedi avec la victoire du camp présidentiel dans six commissions sur huit, dont la puissante commission des Lois.

Le NFP, qui n'avait pu compter que sur un maximum de 207 voix pour André Chassaigne, s'est en outre montré jusqu'ici incapable de s'entendre sur un nom pour le poste de Premier ministre.

Les socialistes, qui mettent en avant la candidature de la diplomate du climat Laurence Tubiana, ont réclamé vendredi "un vote solennel des députés des quatre groupes" du NFP d'ici le mardi 23 juillet. Mais les insoumis rejettent un vote, voulant une désignation par consensus, et s'opposent à tout candidat qui ne s'engage pas à appliquer intégralement le programme du Nouveau Front populaire ou qui chercherait des compromis avec les macronistes.

Ils mettent en avant le nom de la présidente de La Réunion, Huguette Bello. Le chef de l'État de son côté a fait savoir qu'il attendait de connaître la "structuration" de la nouvelle Assemblée, tandis que son camp plaide pour une large coalition autour du bloc central.

"Celui qui demain gouvernera, ce n'est pas forcément celui qui est arrivé en tête (...) C'est la formation politique qui arrivera à bâtir la coalition la plus large.

Et tout cela est en train de se faire pas à pas", a résumé le député macroniste Pieyre-Alexandre Anglade. Mais si la droite entend mettre dès lundi un "pacte législatif" sur la table, elle a martelé qu'elle n'irait pas au gouvernement.

Et la coalition droite-bloc central qui a permis la réélection de Yaël Braun-Pivet n'a atteint que 220 voix, loin là aussi des 289 de la majorité absolue. L'hypothèse la plus probable est donc, qu'avec la proximité des Jeux olympiques, le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal soit encore en place quelques semaines.

12h27: Éric Coquerel réaffirme qu'il démissionnera en cas de gouvernement NFP. "Je démissionnerai du président de la commission des Finances pour laisser ce poste à la nouvelle opposition", réaffirme t-il devant la presse.

Et d'ajouter: "J'aspire, comme toute la coalition [de gauche] à gouverner le plus rapidement possible le pays. Dès que monsieur Macron se sera rendu à l'évidence, c'est-à-dire que nous sommes la majorité, à ce moment-là je démissionnerai de la position de président de la commission des finances, pour laisser le poste à la nouvelle opposition"

12h22: Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée, annonce qu'Éric Coquerel est réélu président de la commission des finances.

09h22: Après deux jours d'extrême tension sur la répartition des postes clés à l'Assemblée nationale, les députés se retrouvent samedi pour élire les présidents de commissions, avec pour principal enjeu la direction de la commission des Finances.

Cette présidence très convoitée, car chargée notamment de la supervision du budget, revient depuis 2007 à un député d'un groupe s'étant déclaré dans l'opposition. Dans cette Assemblée sans majorité absolue, c'est le cas de la France insoumise mais aussi de la Droite républicaine (ex-LR) qui a conclu un pacte avec les macronistes permettant jeudi la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée.

Si les macronistes renvoyaient l'ascenseur samedi au parti de Laurent Wauquiez, c'est la députée Véronique Louwagie qui pourrait ainsi être propulsée à la tête de cette commission. Pour cela, il faudrait que le camp présidentiel participe au vote, ce qu'il s'abstenait de faire depuis 2007.

"Ils disent qu'ils s'apprêtent à voter, ce qui est un problème démocratique et qui est un passage en force de plus", a déploré l'Insoumis Eric Coquerel, candidat à sa réélection, à son arrivée à l'Assemblée. Il a ajouté qu'il espérait toujours l'emporter à l'issue des trois tours de scrutin.

Les huit commissions (Culture, Economie, Affaires sociales, Développement durable, Défense, Affaires étrangères, Finances, Lois) se réunissent à huis clos depuis le milieu de matinée.

Cette règle attribuant la présidence de la commission des Finances à l'opposition fait partie d'une série de mesures accompagnant la modernisation de la Constitution impulsée en 2008 par le président Nicolas Sarkozy.

Vendredi, c'est de nouveau dans une grande confusion que l'Assemblée issue des élections des 30 juin et 7 juillet avait procédé à l'élection de son bureau, marquée par la mise à l'écart du Rassemblement national.

Aucune des six vice-présidences, pas de poste de questeur sur les trois en jeu, pas même un secrétaire sur douze: Marine Le Pen et ses alliés ont été barrés des postes du bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance exécutive.

"Ces décisions rendent pour l'avenir les décisions de ce bureau parfaitement illégitimes", a estimé la cheffe de file des députés RN.

Aux premières heures samedi, le Nouveau Front populaire (NFP), bloc le plus nombreux de la nouvelle Assemblée, est de son côté parvenu à rafler neuf des 12 postes de secrétaires, s'assurant la majorité au sein de cette instance chargée notamment de décider des sanctions contre les députés.

"Le Nouveau Front Populaire a la majorité. Maintenant il faut nommer un Premier ministre NFP sans tarder. Assez de déni du vote des Français", a insisté samedi le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur la plateforme X.

Avec 193 députés, mais loin de la majorité absolue, le NFP revendique Matignon. Mais il s'est montré jusqu'ici incapable de s'entendre sur un nom pour le poste de Premier ministre.

L'Insoumise Clémence Guetté a été élue première vice-présidente de l'Assemblée. Les autres vice-présidences ont été remportées par Nadège Abomangoli (LFI), l'ancienne vice-présidente Horizons Naïma Moutchou, Xavier Breton et la députée Annie Genevard (tous deux de la Droite républicaine), et le ministre de l'Industrie démissionnaire Roland Lescure (Ensemble pour la République, ex-Renaissance).

Brigitte Klinkert (EPR), Michèle Tabarot (Droite républicaine), Christine Pirès-Beaune (PS) ont chacune hérité d'un poste à la questure, cette fonction très prisée de supervision des services financiers et administratifs de la chambre.

Il y a deux ans, la macronie avait concédé au Rassemblement national deux vice-présidences, dans le souci d'une représentation équitable des groupes, comme le préconise le règlement de l'Assemblée.

Cette fois-ci, rien de tel: le groupe Ensemble pour la République (EPR) présidé par le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal avait décidé lundi de ne mettre aucun bulletin "ni pour le RN, ni pour LFI", et de s'affranchir de cette proportionnalité.

Marine Le Pen a dénoncé des "magouilles" et des "achats de postes" qui "foulent aux pieds la démocratie", privant les "11 millions d'électeurs" du RN de représentants dans les instances de l'Assemblée.

Plus tôt dans la journée les opérations de vote avaient été marquées par un incident sans équivalent de mémoire d'administrateur: l'apparition de dix enveloppes en surnombre dans les urnes, qui a contraint à annuler un scrutin.

Une entrée en piste qui laisse présager des fortes tensions qui traverseront cette 17e législature, et de l'étroitesse du chemin pouvant conduire à la formation d'un gouvernement stable.

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Vos réactions

Portrait de Bdhy
21/juillet/2024 - 06h53

J'espère que le recours déposé par LFI auprès du conseil constitutionnel sera accepté, l'assemblée refait une élection et pour les présidences aux commissions les macronistes et le RN (qui s'est fait avoir en jouant le jeu des désistements cette semaine) font front contre le NFP pour tout les postes clés ...

Portrait de KERCLAUDE
20/juillet/2024 - 14h47

A quoi servent les élections ? On voit toujours les mêmes personnes qui défendent leur place financière mais qui se moquent  totalement des électeurs.

Portrait de fy2511
20/juillet/2024 - 13h45

Donc en résumé,  macron reste en place, attal reste en place, braun pivet reste en place, coquerel reste en place.  D ici quelques semaines, les socialistes vont se décrocher du front de gauche parce que macron leur promettra deux pauvres ministeres,   et ensuite on mettra bayrou ou Bertrand comme premier ministre,  et donc rien n aura bouge et on aura encore une fois pris les francais profondément pour des cons.   A quoi sert encore le vote dans ce pays ?   Minable...

Portrait de Lamikaouete
20/juillet/2024 - 12h41

Notre systeme électoral est complètement vérolé. Apres les citoyens de seconde zone, il y a les députés de seconde zone. Ce n’est pas le RN qui monte, c’est la République qui baisse.