Le festival Off d'Avignon, qui se termine ce dimanche, connaît une baisse de fréquentation «de 15% à 25% par rapport à l'an dernier», notamment à cause du "climat politique" selon les organisateurs

Le festival Off d'Avignon, qui se termine ce dimanche, connaît une baisse de fréquentation «de 15% à 25% par rapport à l'an dernier», s'expliquant par un calendrier avancé et le «climat politique» après la dissolution de l'Assemblée nationale, selon les organisateurs. Le plus grand marché de spectacle vivant en France, qui se produit parallèlement au Festival d'Avignon, a réuni cette année quelque 1600 spectacles.

«Les quelques remontées de théâtres et de compagnies connues à ce jour indiquent plutôt une baisse de fréquentation de 15% à 25% par rapport à l'an dernier», affirme l'association Avignon Festival & Compagnies (AF&C), qui gère l'événement, dans un communiqué. Cela se traduit, selon une fourchette basse, par 1,44 million de billets vendus et, selon une fourchette haute, 1,63 million (sur un total de 2,5 millions mis en vente). L'association précise toutefois que «ces estimations présentent une grande incertitude» et devront être affinées à la rentrée.

AF&C ne dispose pas de chiffres globaux - les théâtres n'ayant pas remonté toutes leurs données - mais gère la vente de places en ligne «Ticket'Off», ce qui lui permet de réaliser une estimation. «Ce qui est certain, c'est qu'il y a une baisse de fréquentation», a déclaré à l'AFP Harold David, co-président d'AF&C. «La première semaine a été catastrophique». «La ville était déserte, ce qui montre que ce festival a besoin d'être positionné avec un public de vacanciers», a-t-il dit.

Cette année, le festival in a démarré le 29 juin, avant la fin de l'année scolaire, soit une semaine plus tôt qu'habituellement, pour s'adapter au calendrier des Jeux olympiques et paralympiques qui nécessitent une mobilisation massive des forces de l'ordre. Le off a débuté officiellement quelques jours après, le 3 juillet, même si environ 400 spectacles étaient proposés dès le 29 juin.

Autre explication, selon Harold David, «le climat politique»: «avec l'annonce de la dissolution» de l'Assemblée nationale, «il y a eu une mise en pause des réservations». Celles-ci n'ont repris «que le 8 juillet», après le second tour des élections législatives. «Il y a eu un cumul calendrier des JO et télescopage avec la dissolution qui ont cause du tort au festival», selon lui.

Fin mai, le syndicat la Scène indépendante (entrepreneurs du spectacle) avait anticipé une baisse de fréquentation et réclamé «une indemnisation» au ministère de la Culture.