Daniel Kretinsky a mis fin aux échanges avec Pierre-Edouard Stérin pour la vente de Marianne, mais des "négociations exclusives" sont entamées avec l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc

Daniel Kretinsky a mis fin d'un commun accord aux échanges avec Pierre-Edouard Stérin pour la vente de l'hebdomadaire Marianne, mais des "négociations exclusives" sont entamées avec l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc, a-t-on appris jeudi auprès de CMI France, le groupe du magnat tchèque. Un message a été envoyé aux représentants du personnel pour les informer de l'arrêt des discussions avec M. Stérin, a-t-on précisé de même source, confirmant une information de BFM Business.

A l'unanimité, la rédaction avait exprimé fin juin son rejet d'un possible rachat par M. Stérin, après un article du Monde lui prêtant des accointances politiques avec le Rassemblement national (RN). Avec des investisseurs, Jean-Martial Lefranc, 62 ans, a formulé une nouvelle offre de reprise de Marianne, rehaussée à 8,5 millions d'euros, après une première au printemps qui avait été écartée.

CMI France est prêt à prendre en charge une partie des coûts de reprise. M. Lefranc a fait carrière dans les jeux vidéo et avait repris le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009.

Il s'est engagé à reprendre les "garanties d'indépendance" de la rédaction de Marianne qu'avaient proposées M. Stérin, selon une source proche du dossier. Ces garanties du milliardaire catholique conservateur n'avaient pas suffi à convaincre la rédaction. Lors d'un premier vote le 21 juin, elle avait décidé à 60,3% de ne pas s'opposer au rachat par M. Stérin, 104e fortune française et patron de Smartbox (coffrets cadeaux), en négociations exclusives depuis mi-mai avec CMI France.

Puis le 28 juin, les journalistes avaient entamé une grève reconductible contre un rachat par M. Stérin, après la parution de l'article du Monde.

Le quotidien du soir avait avancé que plusieurs candidats aux élections législatives LR favorables à l'alliance avec le RN étaient issus de la "galaxie Stérin". Ils étaient notamment liés au Fonds du bien commun, l'entreprise philanthropique du milliardaire âgé de 50 ans, qui est à la tête du fonds d'investissement Otium Capital.