Les députés MoDem, membres de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, opposés à la fusion de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde proposée par le gouvernement

Les députés démocrates, membres de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, sont opposés à la fusion de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde proposée par le gouvernement, ont-ils fait savoir lors de leur conférence de presse hebdomadaire.

"Le groupe démocrate ne voit pas d'un très bon oeil l'amendement de fusion" du gouvernement, a déclaré face à la presse l'un des porte-parole du groupe, Erwan Balanant. Le projet de fusion, véhiculé par amendement à un texte déjà adopté au Sénat, sera examiné en commission à l'Assemblée nationale à partir de mardi.

A la manoeuvre, la ministre de la Culture Rachida Dati viendra défendre elle-même en commission la fusion dès 2026 de Radio France, France Télévisions, France Médias Monde (RFI, France 24) et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel). Avant la fusion, l'audiovisuel public passerait par une étape transitoire en 2025, sous un régime de holding. "La première version du texte sur la notion de holding semblait (...) aller dans le bon sens et permettre que chacun reste avec ses prérogatives et ses spécificités avec un pilotage général", a défendu M. Balanant. "Nous ne voyons pas l'intérêt (de la fusion). On aura sur ce sujet des discussions avec le gouvernement et avec le reste de la majorité", a ajouté le député du Finistère.

"On a une deuxième ligne rouge: nous ne souhaitons pas que France Médias Monde intègre la holding. Il faut lui laisser la liberté d'exister de porter la voix de la France avec la spécificité qu'elle a aujourd'hui", a encore appelé le porte-parole du groupe centriste, promettant toutefois d'être "dans le dialogue" avec l'exécutif sur ce sujet.

Quelque 260 amendements sont au programme des parlementaires de la commission des Affaires culturelles jusqu'à mercredi. Le texte doit, en principe, passer en première lecture dans l'hémicycle du palais Bourbon les 23 et 24 mai, sauf embouteillage législatif. Les syndicats de Radio France ont déjà appelé à la grève pour ces deux journées.