14/05/2024 17:31

Réécrit pour répondre à la colère hivernale, le projet de loi agricole du gouvernement arrive aujourd'hui dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale

Réécrit pour répondre à la colère hivernale, le projet de loi agricole du gouvernement arrive aujourd'hui dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, accueilli tièdement par les oppositions qui critiquent un manque d’ambition sur le foncier ou la rémunération, voire un effet potentiellement néfaste pour l’environnement.

« Il s’agit d’une brique et d’une étape de plus dans une stratégie lancée depuis 2017 », défend dans La Nouvelle République le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Côté syndicats, l’alliance majoritaire formée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs soutient la philosophie du texte, tandis que les deux autres forces représentatives y sont opposées.

La Confédération paysanne (troisième syndicat), qui défend l’urgence de la transition agroécologique, appelle à le « modifier en profondeur » et la Coordination rurale (deuxième syndicat) estime que « le compte n’y est pas » face à l’ampleur de la crise.

A l’ouverture des débats mardi en fin d’après-midi, ce sont les écologistes qui défendront une motion de rejet.

« Il n’y a aucun volet financier, aucun volet sur les revenus, rien pour la transition écologique », argue son auteure Marie Pochon, qui devrait bénéficier du soutien des socialistes. « Cette loi est une illusion », justifie leur chef de file Dominique Potier, tandis que le groupe LFI critique « une loi d’orientation de l’agrobusiness ».

Les députés communistes ne devraient toutefois pas les suivre. « Cette loi passe à côté de la colère épaisse des agriculteurs, notamment sur les rémunérations » mais « il y a urgence à débattre », explique Sébastien Jumel.

Au RN, on penchait plutôt lundi pour laisser le débat se faire, quand bien même le texte est « très en dessous des attentes » pour Grégoire de Fournas. Une source au groupe LR estime également difficile d’aller « plus loin que les syndicats agricoles qui jouent l’apaisement », tout en déplorant l’absence de mesures sur la fiscalité.

Des questions renvoyées par l’exécutif à l’automne: une mission parlementaire de députés Renaissance aura rendu ses travaux sur les revenus des agriculteurs et l’exécutif aura avancé sur un deuxième texte concernant les produits phytosanitaires.

 

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Vos réactions

Portrait de emsuppl_50
15/mai/2024 - 01h03

Malheureusement, Attal et Macron ne disent pas la vérité aux agriculteurs.

L'Assemblée nationale ne peut rien faire (ou très peu) fâce aux textes européens.