La maire de Paris Anne Hidalgo juge "indignes" les propos du ministre des Transports Clément Beaune à son encontre: "Des mots de l'extrême droite!"

Anne Hidalgo a écrit vendredi 8 décembre à la première ministre Elisabeth Borne pour se plaindre des propos «indignes» du ministre des Transports Clément Beaune, selon qui la maire de Paris «crache sur notre pays» quand elle dit que les transports «ne seront pas prêts» pour les Jeux olympiques. «De tels propos sont indignes d'un ministre de la République. Ce sont les mots qu'utilise l'extrême droite», écrit-elle dans un courrier à Elisabeth Borne transmis à l'AFP.

Clément Beaune a dit «notre pays», car il considère «que la France, sans doute en raison de mes origines, ne serait pas mon pays», avance Mme Hidalgo, qui possède la double nationalité franco-espagnole. Au nom des «valeurs que nous partageons», Anne Hidalgo demande à Elisabeth Borne de prendre «les mesures qui s'imposent» vis-à-vis du «ministre délégué aux Transports» qu'elle ne nomme pas. Les deux femmes se connaissent bien, Elisabeth Borne ayant été la directrice générale de l'urbanisme à la mairie quand Anne Hidalgo était l'adjointe à cette délégation de son prédécesseur Bertrand Delanoë.

En cours depuis deux semaines, la polémique a débuté quand Anne Hidalgo, fin novembre dans l'émission Quotidien de TMC, a affirmé qu'«on ne va pas être prêts» s'agissant des transports publics lors des JO de l'été 2024 (26 juillet-11 août). «Il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts parce qu'il n'y aura pas le nombre de trains et la fréquence», avait-elle alors précisé.

Après avoir évoqué une «trahison politique», Clément Beaune, un fidèle d'Emmanuel Macron dont Anne Hidalgo est une opposante notoire, l'a accusée jeudi de «cracher sur notre pays en disant “on est nuls, on n'est pas prêts, on n'y arrivera pas”».

Vendredi matin lors d'une conférence de presse consacrée à la votation municipale sur les tarifs de stationnement des SUV, Anne Hidalgo avait déjà dénoncé les propos «graves, lourds, blessants» de Clément Beaune. La veille, le ministre des Transports, à qui l'on prête l'intention de succéder à Anne Hidalgo en 2026, avait déterré une autre hache de guerre en déclarant que l'État «ne validera(it) pas» l'abaissement de 70 à 50 km/h de la vitesse sur le périphérique que la mairie veut imposer après les JO.