
Un tribunal russe a ordonné lundi le placement en détention provisoire "jusqu'au 5 décembre" de la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée la semaine dernière, devenant le second reporter américain détenu dans le pays, ont indiqué les agences de presse russes.
Le tribunal Sovetski de Kazan, dans la région du Tatarstan, a indiqué avoir validé ainsi la demande des enquêteurs qui ont arrêté mercredi la journaliste, l'accusant de manquements liés à son inscription au registre des "agents de l'étranger" alors qu'elle était engagée dans "la collecte intentionnelle d'informations concernant des activités militaires" pouvant être dommageables pour "la sécurité de la Russie". Mme Kurmasheva, qui travaille pour le média américain Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), risque jusqu'à cinq ans de prison.
Le président par intérim de RFE/RL Jeffrey Gedmin s'est dit la semaine dernière "inquiet". "Le journalisme n'est pas un crime. Elle doit être immédiatement remise à sa famille", a-t-il ajouté. Le statut d'"agent de l'étranger", qui rappelle le qualificatif soviétique d'"ennemi du peuple", impose aux personnes ou entités visées des contraintes administratives et un contrôle financier très lourd. Il oblige également à accompagner toute publication, y compris sur les réseaux sociaux, de ce label.
Certains des critiques les plus respectés du président russe Vladimir Poutine figurent parmi ces "agents de l'étranger", comme le prix Nobel de la Paix et rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov. Mme Kurmasheva, qui réside d'ordinaire à Prague avec son mari et ses enfants, s'était rendue en Russie pour une "urgence familiale" le 20 mai mais n'avait pas pu repartir car ses passeports américain et russe lui ont été confisqués.
Selon le site internet Tatar Inform, elle avait été condamnée à une amende le 11 octobre dernier pour ne pas avoir déclaré sa citoyenneté américaine aux autorités russes. D'après ce média, qui cite des sources policières anonymes, elle a notamment travaillé sur la mobilisation par l'armée d'enseignants.
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