
Les syndicats se sont félicités de parler "enfin" des salaires avec le gouvernement et le patronat dans le cadre de la conférence sociale, mais se sont montrés sceptiques à la mi-journée après l'intervention du ministre de l'Economie appelant à ne pas "aggraver" les déficits publics.
"Alors que l'inflation rend les fins de mois plus difficiles pour beaucoup, le pouvoir d'achat (...) est la préoccupation numéro un des Français", a martelé à la tribune la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Quelques heures plus tard, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a toutefois mis en exergue "trois impasses".
Il a cité "l'indexation des salaires sur l'inflation", qu'il faut "éviter" "si on veut avoir un taux d'emploi toujours plus élevé, et un "coup de pouce au Smic, qui pourrait "menacer l'emploi des plus fragiles et des moins qualifiés". Il a aussi rappelé qu'en "économie de marché, l'Etat ne fixe pas les salaires, l'Etat ne fixe pas les prix".
Sur la question du maintien ou non des allègements de cotisations sociales, le ministre a jugé qu'il ne fallait "pas aggraver la charge pour les finances publiques - c'est déjà 70 milliards d'euros -" tout en souhaitant "une dynamique salariale qui doit être notre objectif collectif et garantir le plein emploi".
"Ca sert à rien de nous faire venir pour une journée de conférence sociale consacrée aux salaires si on ne parle pas de salaires", a jugé Mme Binet, interrogée par la presse après cette première matinée, alors qu'en début d'échange la leader de la centrale de Montreuil se réjouissait qu'"enfin ! Enfin on parle de salaires dans un cadre tripartite".
"Les salaires ont décroché face à l'explosion des prix et de la pauvreté", s'inquiétait-elle à la tribune.
"J'ai des doutes sur le fait qu'on puisse traiter les choses quand on a des visions" basées sur des "statistiques, tableurs Excel et courbes", a abondé Marylise Léon.
Pour François Hommeril (CFE-CGC): "Bruno le Maire est très fort, il a refermé toutes les portes. Il dit que tout ce qui amène à ce résultat déplorable d'augmentation de la pauvreté, on ne le remet pas en question! Ca n'a pas de sens", s'est-il agacé. "On va essayer de travailler en dehors de l'injonction de Bruno Le Maire de ne rien changer."
"Pour les travailleurs, on ne fait pas l'aumône, et c'est avec le salaire que nous remplissons le frigo", avait aussi insisté plus tôt Frédéric Souillot (FO).
L'ensemble des responsables syndicaux avaient estimé qu'"il était temps" de mettre le sujet du pouvoir d'achat et des salaires au menu.
Les responsables syndicaux ont, par ailleurs, témoigné de leur solidarité avec la communauté éducative, après l'attentat d'Arras (Pas-de-Calais), où un enseignant a été tué. La Première ministre, Elisabeth Borne, qui a ouvert la conférence, doit conclure les travaux en fin de journée.
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