Attaque à Arras - Ses élèves et ses collègues pleurent Monsieur Bernard, le professeur de lettres tué hier dans son lycée : "Il était brillant, intelligent, cultivé, toujours à l'écoute..." Vidéo

Dominique Bernard, le professeur de français tué vendredi dans l'attaque au couteau dans un collège-lycée d'Arras, était un enseignant «passionné» et «apprécié de ses élèves et de ses collègues». Dominique Bernard était "quelqu'un de brillant, intelligent, cultivé, toujours à l'écoute, agrégé de lettres. Il aimait beaucoup la littérature, Julien Gracq", a indiqué à l'Agence France-Presse Paule Orsini, ancienne collègue de la victime.

"Il aimait enseigner et il était très agréable", a-t-elle poursuivi.

L’enseignant était agrégé de lettres modernes. Étudiant à Lille pendant sa jeunesse, Dominique Bernard avait ensuite enseigné quelques années en classe prépa. Il avait décidé de retourner à Arras, la ville où il a grandi, il y a plus de quinze ans. Cette année, il initiait le français à une classe de cinquième.

Le passionné de littérature avait cofondé en 2002 l’université populaire d'Arras avec Paule Orsini et deux autres amis, fermée en 2014. «Nous y dispensions des cours de philosophie, de lettres, de cinéma aussi», à destination d'étudiants ou d'adultes, a raconté l'enseignante, qui a fait du théâtre avec lui pendant plusieurs années dans une compagnie cofondée par Dominique Bernard, en parallèle de leurs études à Lille.

Nicolas Penin, secrétaire départemental Unsa-Éducation du Pas-de-Calais, évoque de son côté un "collègue fidèle au poste" et "en fin de carrière, qui tentait de faire au mieux pour son métier". Originaire d'Arras, Dominique Bernard était père de trois filles, marié à une enseignante en poste dans un autre établissement de la région.

Dans le Parisien de ce matin, on trouve des témoignages d'élèves. « Il faisait aimer sa matière, aimer le français, les livres. Je ne suis pas toujours sereine avant d’aller en cours, selon le prof. Avec lui, j’étais légère… » affirme une jeune fille.

Pour Bartolomé, également un élève de 5e. « C’était le prof que je rêvais d’avoir. Tout le monde le trouvait sympa, intéressant, facile avec les élèves. Je n’arrive pas à y croire. C’était une journée cool, j’avais sport et perm’… et là, un prof se fait tuer », explique-t-il.

Le Figaro a révélé que le professeur de français était marié à une enseignante d’anglais, professeure dans un lycée du Pas-de-Calais. Il était également le père de trois filles qui étaient étudiantes.