La carbamazépine, un traitement anti-épileptique, reste trop prescrite chez les femmes enceintes alors qu'elle fait courir des risques de malformations au bébé, a estimé l'agence française du médicament, annonçant des restrictions comme elle l'a récemment fait pour d'autres traitements de l'épilepsie.
Il y a "encore trop de grossesses sous carbamazépine", a estimé dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
La carbamazépine, notamment commercialisée sous le nom Tegretol par le groupe Novartis, est un traitement qui est surtout utilisé face à l'épilepsie.
Mais il accroît le risque de malformations chez le foetus quand il est pris par une femme enceinte. Il est en particulier associé au spina bifida, une malformation de la colonne vertébrale, mais semble aussi impliqué dans d'autres troubles: anomalies cardiaques, malformation du visage...
C'est pourquoi il est déjà recommandé de façon générale de ne pas le prescrire à une femme enceinte, même si le médecin garde la possibilité de juger qu'il n'y a pas de meilleur traitement dans le cas spécifique de la patiente.
Or, l'ANSM, qui évoque aussi un risque moins certain de troubles neurodéveloppementaux chez le bébé, constate la "persistance d'un nombre important de grossesses exposées à la carbamazépine", 274 femmes ayant été dans ce cas en 2022.
L'agence juge ce niveau excessif et compte donc obliger les médecins à faire signer à la patiente un document attestant qu'elle a bien été informée des risques représentés par ce traitement. Sans ce document, le médicament ne pourra être remis en pharmacie.
Ces annonces interviennent dans un contexte plus général où l'ANSM durcit depuis plusieurs mois sa politique envers des anti-épileptiques jugés à risque pendant la grossesse, comme le topiramate (Epimax du laboratoire Janssen).
Plusieurs médicaments de cette catégorie sont en effet impliqués dans des troubles du foetus, à commencer par le valproate de sodium, soit la Dépakine de Sanofi, au coeur d'un important scandale qui fait l'objet de plusieurs procédures en justice depuis plusieurs années.
Mais dans certains cas, les médecins n'ont pas d'autre choix que prescrire l'un d'entre eux, au vu du caractère dangereux de l'épilepsie, parfois jugé supérieur aux risques représentés par le médicament en question.
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