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Mais de quoi va parler Emmanuel Macron ce soir dans les journaux de 20h et pourquoi s'est-il invité en dernière minute depuis l'Elysée face à Anne-Claire Coudray et Laurent Delahousse ?

Emmanuel Macron est l'invité ce soir des journaux de 20H00 de TF1 et France 2 pour tenter de tirer profit des visites de Charles III et du pape François en France, mais il sera aussi attendu sur les défis de la rentrée, de l'inflation à l'immigration. Une mauvaise surprise politique est tombée quelques heures avant l'interview télévisée: seule ministre en lice aux élections sénatoriales, la secrétaire d'Etat Sonia Backès a été battue dimanche en Nouvelle-Calédonie.

Le chef de l'Etat devra réagir à ce résultat décevant. En direct de l'Elysée, il s'exprimera "après une semaine historique où la France a reçu le roi du Royaume-Uni ainsi que le pape en pleine Coupe du monde de rugby", a souligné la présidence. Dans son entourage, plusieurs voix l'incitaient à parler en cas de succès de ce "triple événement en mondovision".

"Il faudrait quand même le mettre à son crédit", glisse un cadre du camp présidentiel. Et, au passage, "répondre à tous les Cassandre qu'on est prêts pour les Jeux olympiques" de l'été prochain.

L'exercice est à double tranchant: à Marseille, le souverain pontife s'est montré dur à l'égard de la classe politique sur le sort des migrants qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée.

L'Elysée a assuré que la France n'avait "pas à rougir" en termes "d'accueil et d'intégration", mais le président Macron, qui a assisté à la messe papale au Stade Vélodrome, a été renvoyé par la gauche à son propre bilan. Il "se comporte de manière particulièrement hypocrite parce que c'est lui qui met en place ces politiques-là" sur l'immigration, a lancé l'"insoumis" Jean-Luc Mélenchon. Surtout, l'exécutif peine à trouver une majorité parlementaire sur sa loi immigration.

Le locataire de l'Elysée pourrait peut-être préciser ses intentions sur une possible ouverture du champ du référendum, y compris à des questions de société comme l'immigration, évoquée avec les chefs de parti qu'il a réunis fin août à Saint-Denis - un conclave inédit qu'il souhaite réitérer, possiblement fin octobre ou début novembre.

Le chef de l'Eglise catholique a aussi adressé une nouvelle mise en garde au gouvernement qui s'apprête à dévoiler un projet de loi pouvant aller jusqu'à autoriser une "aide active à mourir". "On ne joue pas avec la vie!", a-t-il martelé.

Emmanuel Macron lui a expliqué le "calendrier" du texte, attendu "dans les prochaines semaines", mais pas le contenu, a assuré un conseiller. Cette intervention dans les JT, face aux journalistes Anne-Claire Coudray et Laurent Delahousse, a aussi lieu "à la veille de la présentation de la planification écologique", a relevé l'entourage présidentiel.

Ce rendez-vous de lundi, un discours d'Emmanuel Macron au terme d'une réunion ministérielle à l'Elysée, avait semblé à plusieurs observateurs un peu terne alors qu'il s'agit théoriquement d'embarquer les Français dans le grand chantier de la lutte contre le réchauffement climatique, une priorité sur laquelle, de l'avis même de la Macronie, le chef de l'Etat n'a pas réussi jusqu'ici à esquisser un grand récit mobilisateur.

Le 20H00 sera peut-être l'occasion de mieux énoncer sa vision.

A trois jours de la présentation du budget pour 2024 en Conseil des ministres, le président sera aussi attendu au tournant sur la question de l'inflation et du pouvoir d'achat, très sensible en cette rentrée. Les oppositions sont parties à l'offensive sur cette préoccupation phare des Français, reprochant à l'exécutif de ne pas les protéger suffisamment - d'autant que l'idée d'autoriser la vente à perte des carburants ressemble pour l'instant à un raté gouvernemental.

Enfin, alors qu'Emmanuel Macron souhaite invoquer les visites de la semaine pour mettre en valeur le statut international de la France, l'actualité diplomatique ne lui apporte pas de bonnes nouvelles.

La France doit toujours trouver l'issue à l'impasse née du coup d'Etat de juillet au Niger, refusant jusqu'ici de retirer ses troupes et son ambassadeur déclarés personae non gratae par le régime militaire.

Et le chef de l'Etat, qui a tenté par le passé de jouer le médiateur sur le conflit au Nagorny Karabakh, a été pris de court comme toute la communauté internationale par l'offensive de l'Azerbaïdjan qui a remporté une victoire éclair dans cette région sécessionniste majoritairement peuplée d'Arméniens.

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Vos réactions

Portrait de COLIN33
24/septembre/2023 - 20h44 - depuis l'application mobile

Il va parler de tout sans rien faire, du vent comme toujours

Portrait de Rachelle65
24/septembre/2023 - 19h05

J'ai décidé de dissoudre l'assemblée nationalsmiley

Portrait de Jiben79
24/septembre/2023 - 18h53

Entre mensonges, manipulation et propos hautains on aura rien d'autres....

Portrait de autunbibractepassy
24/septembre/2023 - 14h38
MICMAH458 a écrit :

D'autant plus que coudray et delahousse ne sont pas connus pour être les journalistes les plus "mordants".  Ce ne sont pas ces deux-là qui risquent de le pousser dans ses derniers retranchements.

Mais si vous verrez :

"Monsieur le président nous voulons une réponse franche... Thé ou café le matin?"

Portrait de MICMAH458
24/septembre/2023 - 14h33
autunbibractepassy a écrit :

C'est simple, il va parler dans le vide. Il ne va rien dire, à part s'autocongratuler, et faire du "en même temps"

Coluche avait raison, remplacer dans ses sketchs Lecanuet par Macron et vous avez tout compris.

D'autant plus que coudray et delahousse ne sont pas connus pour être les journalistes les plus "mordants".  Ce ne sont pas ces deux-là qui risquent de le pousser dans ses derniers retranchements.

Portrait de autunbibractepassy
24/septembre/2023 - 13h32

C'est simple, il va parler dans le vide. Il ne va rien dire, à part s'autocongratuler, et faire du "en même temps"

Coluche avait raison, remplacer dans ses sketchs Lecanuet par Macron et vous avez tout compris.

Portrait de Philtlse
24/septembre/2023 - 13h16

Il va annoncer Marseille ville ouverte aux migrants