09/09/2023 12:31

Les autorités de Singapour accusent un journaliste britannique de s'être ingéré dans les affaires politiques locales après qu'il avoir publiquement apporté son soutien à un nouvel hebdomadaire en ligne indépendant

Les autorités de Singapour ont accusé un journaliste britannique de s'être ingéré dans les affaires politiques locales après qu'il eut publiquement apporté son soutien à un nouvel hebdomadaire en ligne indépendant.

Le ministère des Communications et de l'Information a annoncé avoir émis un avertissement officiel à l'encontre de Dominic Ziegler, directeur du bureau de Singapour du magazine The Economist. Celui-ci avait en effet participé à une campagne de soutien au magazine Jom, un hebdomadaire en ligne d'actualité et de culture lancé l'an dernier, estimant que celui-ci "touche des vérités plus profondes sur la façon dont Singapour est dirigé et sur sa culture que tout ce que vous trouverez dans la presse soutenue par l'Etat".

"Dans les Etats partout dans le monde où les autorités font preuve d'intolérance, les médias indépendants ont besoin de soutien", ajoutait-il dans le texte publié. Sa déclaration a fait partie d'une campagne de publicité gratuite, et M. Ziegler à assuré à l'AFP qu'il n'avait en aucune façon été payé pour son soutien. Ces actions "franchissent clairement la limite entre rapporter, en tant que journaliste, ce qui se passe à Singapour, et se mêler des affaires intérieures", ajoute le communiqué du ministère. Il accuse M. Ziegler d'avoir "exploité son statut en tant que journaliste d'une publication internationale prestigieuse", et dit s'attendre à ce qu'il ne recommence pas.

Par le passé, les autorités de Singapour ont à diverses reprises attaqué en justice, donné des amendes ou restreint la publication de médias internationaux, parmi lesquels The Economist, Time magazine, The Wall Street Journal et l'ancienne Far Eastern Economic Review. Une loi de 2021 vise à prévenir toute intervention étrangère dans les affaires intérieures, ce que l'opposition et les militants des droits humains voient comme un outil pour faire taire toute dissidence. La loi ne s'applique pas, avaient précisé les autorités, aux journalistes étrangers commentant ou même critiquant la politique de Singapour de façon ouverte et transparente. Ceux qui sont condamnés en vertu de cette loi risquent d'importantes amendes et/ou la prison.

The Economist n'a pas répondu à la demande de l'AFP d'un commentaire. La cité-Etat est classée 129e sur 180 pays et territoires en matière de liberté de la presse, selon Reporters sans frontières.

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