07/07 15:31

La préfecture de la Haute-Garonne met fin à l'hébergement à l'hôtel de 33 femmes victimes de violences conjugales et déclenche la colère de plusieurs associations qui craignent qu'elles «se retrouvent à la rue»

La préfecture de la Haute-Garonne a mis fin à l'hébergement à l'hôtel de 33 femmes victimes de violences conjugales, a-t-elle confirmé à l'AFP, une mesure dénoncée par des associations qui craignent qu'elles «se retrouvent à la rue».

«Depuis trois semaines, 33 femmes - certaines accompagnées d'enfants - ont été informées par les services de l'État de la fin de leur hébergement à l'hôtel, sans qu'aucune solution alternative ne leur soit proposée», ont assuré la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) d'Occitanie et la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) dans un communiqué.

«Sous huit jours, elles doivent quitter l'hôtel qu'elles occupaient depuis plusieurs mois», explique à l'AFP Anne-Claire Hochedel, déléguée régionale de la FAS. Les associations craignent que ces femmes soient contraintes de retourner vivre avec un conjoint violent, ou qu'elles soient soumises à d'autres violences, «notamment des violences sexuelles pour obtenir la possibilité d'être hébergées», souligne Françoise Brié, directrice générale de la FNSF.

La FNSF a lancé une enquête au sein de son réseau d'associations pour savoir si des fins de mise à l'abri avaient été constatées ailleurs en France. Mme Brié précise avoir reçu deux autres «alertes» dans l'Essonne et en Vendée, sans savoir combien de femmes sont concernées. Un rassemblement est prévu à la mi-journée à Toulouse pour demander la suspension de ces mesures.

De son côté, la préfecture justifie la fin des prises en charge par leur durée «excédant un an», face à un dispositif d'accueil «saturé». «La volonté du préfet est de préserver l'inconditionnalité de l'accueil, mais celui-ci doit faire l'objet d'un accompagnement social, permettant de réévaluer les situations et de trouver une issue à l'hébergement d'urgence», soutient-elle.

Selon la déléguée régionale de la FAS, ces décisions s'inscrivent dans une politique générale de limitation du nombre de nuitées hôtelières pour les personnes sans domicile, qui sont coûteuses pour l'État. «Ces fins de prise en charge ont commencé pour des hommes seuls, pour des femmes seules qui n'étaient pas forcément victimes de violences, depuis à peu près le mois de mai», soutient-elle.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de Titou17
7/juillet/2023 - 16h56

Ben voyons, faut faire de la place car elles ne sont pas seule y a quand pas d'anciens campeurs qui attendent