10/07/2023 18:01

La Cour des comptes regrette, dans un rapport rendu public, la mise en oeuvre "laborieuse" du nouveau statut d'infirmière en pratique avancée

La Cour des comptes regrette, dans un rapport rendu public, la mise en oeuvre "laborieuse" du nouveau statut d'infirmière en pratique avancée (IPA), ces infirmières plus qualifiées qui font craindre à certains médecins une forme de concurrence.

Les infirmières en pratique avancée, qui font deux ans d'études supplémentaires, ont des prérogatives plus étendues en matière de soin.

Elles peuvent par exemple réaliser des sutures (sauf visage et mains) et demander certains examens comme un électro-cardiogramme.

Elles doivent notamment permettre de libérer du temps pour les médecins, notamment dans le suivi des patients en affection longue durée.

Mais sept ans après la loi créant ce statut, le nombre d'IPA est estimé à 1.700 (y compris la promotion 2023), alors que l'Etat prévoyait initialement 3.000 IPA formées ou en formation en 2022.

Selon le rapport, les IPA ne bénéficient pas encore d'un modèle économique suffisamment rémunérateur pour "vivre de leur activité" en libéral.

"Les médecins refusent trop souvent d'orienter vers (les IPA) des patients (...) par méconnaissance ou par crainte de concurrence", note-t-elle notamment.

Quand aux IPA exerçant en tant que salariées, leur statut n'est "guère plus attrayant", avec des perspectives financières et des offres de carrières inférieures à ce qui avait été annoncé initialement.

La Cour note cependant qu'au printemps 2023, la loi Rist a permis de progresser en octroyant un accès libre des patients à certaines IPA, hors prescription d'un médecin, et en leur ouvrant un droit de prescription dans certains cas.

D'une manière générale, "les difficultés rencontrées par les IPA reflètent les limites de la conception du système de santé français, encore marqué par l'exercice isolé de la médecine de ville et la rémunération à l'acte", estime la Cour.

"Cette conception doit évoluer" alors que "l'offre de soins de ville continue à se rétracter (...) et que de nombreux patients ne bénéficient pas de médecin traitant", écrit-elle.

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