
«Surpopulation endémique », «humiliation» des détenus, «odeurs d'urine de chat omniprésentes» : la contrôleure des prisons demande au gouvernement d'améliorer rapidement les conditions de détention à la maison d'arrêt de Perpignan qu'elle juge «indignes».
Dans un document du 6 juin rendu public, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) recommande également de «garantir la protection» des détenus, menacés par d'autres prisonniers. Elle dénonce aussi des «fouilles intégrales» systématiques non justifiées et dans des conditions «propres à accentuer l'humiliation», citant des locaux inadaptés, parfois vitrés, ou des demandes de s'accroupir.
De son côté, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, reconnaît que la surpopulation carcérale à Perpignan constitue «une problématique majeure». Mais, dans ses réponses écrites à cette autorité administrative indépendante, dirigée par Dominique Simonnot, il rappelle que plus de 600 détenus ont bénéficié de réductions de peines entre janvier et mai. Concernant les fouilles, il mentionne un «rappel de la réglementation» effectué mi-avril par le chef d'établissement et de nouvelles mesures pour mieux protéger les détenus «vulnérables».
Les contrôleurs ont visité à plusieurs reprises la maison d'arrêt de Perpignan en mars et avril. Le 3 avril, note la CGLPL, il y avait 315 détenus pour 132 places dans le quartier des hommes. De ce fait, 67 dormaient sur un matelas au sol et, dans les cellules occupées par trois détenus, chacun disposait de 0,84 m2 pour «vivre et se mouvoir».
Selon Pierre Grousset, secrétaire de l'UFAP-UNSA, premier syndicat de l'établissement, «la semaine passée, on est passé de 86 à 67 matelas au sol mais là, c'est en train de remonter, nous en sommes à 72». «On ne peut pas continuer si de nouveau les matelas au sol continuent à monter», a-t-il précisé lundi à l'AFP. La CGLPL pointe aussi une maintenance insuffisante, faute de moyens humains et matériels, qui explique en partie le mauvais état des installations : moisissures sur les murs, absence de cloisons entre les sanitaires et le reste de la cellule, fenêtres manquantes, etc.
Cette maintenance doit s'améliorer «sans délai», aussi pour «éradiquer les punaises de lit» dont sont «infestées» les cellules, souligne Dominique Simonnot. «Les punaises de lit sur la prison de Perpignan, c'est un truc de fou. Les détenus se font dévorer en cellule. Maintenant ce sont les surveillants qui se font dévorer dans leurs kiosques et certainement que ça va proliférer sur Perpignan», déclare à l'AFP Johann Reig, secrétaire régional du syndicat UFAP-UNSA.
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