"Face à la colère des Français" - Une infirmière interpelle des membres de la majorité sur son quotidien: "Il y a un profond mépris. Il y a une volonté de ne pas reconnaitre ce qu'on vit, ce qu'on fait" - Regardez

Ce matin, alors qu'une nouvelle journée de protestation contre la réforme des retraites a lieu en France, Jean-Marc Morandini présentait en direct sur CNews une émission spéciale sur CNews : "Face aux Français en colère".

Stéphanie, infirmière anesthésiste, a interpellé le député Renaissance Robin Reda et Kilien de Boissard, conseiller municipal Horizons de Rueil-Malmaison, pour évoquer son quotidien. "J'ai 50 ans. J'ai une trentaine d'années d'expérience au sein du service public (...) Vous nous dites que vous allez nous remettre la pénibilité du travail. Comment vous pouvez être crédible ? J'ai deux hernies discales, j'ai des troubles musculaires squelettiques. Je suis à temps partiel, je perds des trimestres", a-t-elle débuté.

Et d'ajouter : "La vraie réalité du travail, c'est qu'on a des amplitudes horaires extrêmement longues. Vous n'avez pas forcement le temps de manger, d'aller aux toilettes... Je vous invite à venir le vivre. Quand j'ai commencé à travailler la retraite pouvait être prise à 55 ans ; aujourd'hui, c'est 64 ans. Dans dix ans, c'est combien ? Dans cette non reconnaissance du métier, on nous demande de faire plus avec moins. On est devenu des robots, des machines à produire du soin. On perd l'âme du métier. On est en danger en permanence. Les soignants sont en danger, les patients sont en danger. Il fait pas bon de se faire soigner en France".

"On n'est pas entendu. Il y a profond mépris : on ne nous entend pas, on ne nous écoute pas. Il y a une volonté de ne pas reconnaitre ce qu'on vit, ce qu'on fait. C'est un mépris du soignant, du soigné, de l'être humain", a poursuivi l'infirmière. "On vous écoute. On a entendu des représentants de votre profession. Le métier d'infirmière est difficile", a indiqué Robin Réda.