23/02/2023 15:30

Saint-Jean-de-Luz - Le parquet va demander la détention provisoire pour "meurtre avec préméditation" - "Il dit qu'une petite voix lui a parlé" - "Il a sorti une lame de 18 cm d'un sopalin" - "Pas de problème psy à priori"

15h13: Le procureur de Bayonne, Jérome Bourrier, prend la parole pour donner plus de premiers éléments sur l'enquête en cours. Il évoque d'abord "Un professeur extrêmement investi dans son établissement, unanimement apprécié, aimé de ses collègues, sa famille."

Il rappelle ensuite :

"Le suspect principal bénéficie des droits associés à la présomption d'innocence. De nombreuses auditions ont déjà été réalisées. Les secours ont tenté de réanimer la professeure pendant une heure.

Durant ce cours, pendant que la professeure se trouvait au tableau, il s'est levé, s'est saisi d'un rouleau de sopalin, s'est approché de la porte de la classe qu'il a verrouillée. Il s'est ensuite dirigé vers son professeur en sortant de ce rouleau un couteau de cuisine avec une lame de 18 cm, et en s'approchant d'elle, lui a porté un coup en levant la main droite au-dessus de la tête. Coup porté au niveau du haut de la poitrine, un geste rapide, fluide sans hésitation selon des témoins.

Le mis en cause est alors resté debout comme sidéré, et les élèves présents dans la classe ont pris la fuite en courant. Cet élève mis en cause est entré dans la salle de classe voisine, et sont intervenus deux professeurs qui lui ont demandé de lâcher son arme, ce qu'il a fait, l'ont apaisé, maîtrisé, et ce garçon aurait déclaré "J'ai ruiné ma vie, tour est fini". Il aurait fait état que quelqu'un aurait pris possession de son corps."

"Le couteau provenait du domicile du père du mis en cause, mis dans son sac la veille de la commission des faits."

"Durant sa garde à vue, il a mis en cause une petite voix qui lui parle, un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur, égocentrique, qui l'incite à faire le mal, et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat. C'est ce qu'il a déclaré pendant sa première audition."

"C'est un garçon intelligent travailleur, décrit comme solitaire et maladroit dans sa relation à autrui et qui présentait depuis l'enfance des troubles dysorthographiques et dysgraphiques. Il a aussi dit éprouver une "certaine animosité" à l'égard de sa professeure, dans une matière où il n'avait pas de bons résultats. Il avait réalisé il y a quelques mois une tentative de suicide médicamenteuse et faisait depuis l'objet d'une prescription d'antidépresseurs et était suivi par un psychiatre".

Un premier examen psy n'a montré aucune maladie mentale. Le parquet va demander la détention provisoire pour "meurtre avec préméditation. L'adolescent apparaît accessible à une responsabilité pénale, sous réserve des expertises qui devront être ordonnées."

14h58: Avant la minute de silence, Pap Ndiaye, ministre de l'Education nationale déclare: "Elle s'appelait Agnès Lassalle, elle était professeure d'espagnole (...) Elle est morte, hier. elle a été tuée, d'un coup de couteau, par un élève, dont on sait pour l'instant peu de choses.". Et d'ajouter: "Nos pensées vont vers elle et sa famille, ses élèves, ses collègues, toutes celles et ceux qu'elle connaissait et qui l'entourait".

11h27: Le point sur ce que l'on sait ce matin

Les élèves du collège-lycée Saint-Thomas d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz sont arrivés jeudi matin avec des bouquets de fleurs ou des roses blanches pour rendre hommage à leur professeure Agnès Lassalle, poignardée la veille par un élève tenant des "propos incohérents" selon les enquêteurs.

Quelques heures avant une minute de silence honorée à 15h00 dans l'ensemble des établissements secondaires de France qui ne sont pas actuellement en congés, beaucoup d'élèves ont été accompagnés par leurs parents jusqu'à l'entrée du collège-lycée privé ou déposés en voiture sur le parking.

"Ça va être une dure journée, je suis encore beaucoup sous le coup de l'émotion", a lâché un assistant d'éducation, qui n'a pas voulu donner son nom, alors que la police municipale dissuadait les élèves de répondre à la presse. "C'est important d'être présent pour sa famille, ses proches, ses élèves, il faut donner de la force aussi à ceux qui ont vu ça", a déclaré Rudy, élève de 3e, qui a eu Mme Lassalle en cours l'année dernière.

Mercredi, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, venu sur les lieux, avait salué "l'exceptionnel dévouement" de cette enseignante. Elle "passait au moins 80-90% de son temps à faire son travail pour son école, même pendant les vacances", selon son compagnon interrogé par BFMTV.

M. Ndiaye respectera la minute de silence dans un collège d'Albertville (Savoie). Un quart d'heure après, le procureur de Bayonne Jérôme Bourrier, qui a ouvert une enquête pour "assassinat", tiendra une conférence de presse.

L'auteur présumé de l'agression, âgé de 16 ans et placé en garde à vue, "n'était pas connu des services de police, ni des services de justice", a-t-il précisé mercredi. "Son état permet la garde à vue", a-t-il ajouté, alors que deux sources proches du dossier ont évoqué à l'AFP un jeune homme tenant "des propos incohérents" et aux "troubles psy avérés".

10h32: M. Ndiaye respectera la minute de silence dans un collège d'Albertville (Savoie). Un quart d'heure après, le procureur de Bayonne Jérôme Bourrier, qui a ouvert une enquête pour "assassinat", tiendra une conférence de presse.

10h07: "Je suis de près le développement et le travail des enquêteurs", a déclaré le ministre de l'Education Pap Ndiaye. Et d'ajouter : "C'est vers des troubles de nature psychiatrique qu'on s'oriente" à propos de l'élève

09h34: Les élèves de la classe concernée ont été pris en charge par une cellule psychologique, tout comme les élèves des deux autres classes de seconde. "Les élèves sont arrivés marqués. Ils viennent d'entrer en classe et sont pris en charge par leur professeur principal et un second enseignant, on est en pleine reprise", a expliqué à l'AFP Vincent Destais, directeur diocésain de l'enseignement catholique.

Le médecin scolaire et des psychologues sont présents "pour évaluer à chaque instant ce dont ont besoin adultes et enfants". Ce drame a bouleversé la communauté éducative française, un peu plus de deux ans après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme islamiste radicalisé.

"La Nation est à vos côtés", a déclaré le président Emmanuel Macron aux enseignants sur Twitter. Les agressions contre des professeurs sont fréquentes mais l'AFP a recensé moins d'une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies.

08h25: La garde à vue du garçon de 16 ans qui a tué sa professeure a été prolongée de 24h ce matin

08h07: Deux sources proches du dossier ont évoqué à l'AFP un jeune homme tenant "des propos incohérents" et aux "troubles psy avérés".

06h43: Le point complet sur la situation sur place - Une minute de silence à 15h00 dans les collèges et lycées: la communauté éducative, sous le choc, honore la mémoire jeudi d'Agnès Lassalle, la professeure d'espagnol poignardée par un élève mercredi dans sa classe à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, venu sur les lieux, a salué "l'exceptionnel dévouement" de cette enseignante de 52 ans du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d'Aquin, qui "passait au moins 80-90% de son temps à faire son travail pour son école, même pendant les vacances", selon son compagnon interrogé par BFMTV.

Le ministre observera la minute de silence à 15h00 au collège Combe de Savoie d'Albertville (Savoie), un établissement de la zone A (académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers), la seule où les vacances d'hiver sont terminées. A la même heure, le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, qui a ouvert une enquête pour "assassinat", tiendra une conférence de presse.

L'auteur présumé de l'agression, âgé de 16 ans et "placé en garde à vue", "n'était pas connu des services de police, ni des services de justice", a-t-il précisé jeudi. "Son état permet la garde à vue", a-t-il ajouté, alors que deux sources proches du dossier ont évoqué à l'AFP un jeune homme tenant "des propos incohérents" et aux "troubles psy avérés".

"A ma connaissance, il n'y avait pas de circonstances ou de signalements particuliers", a précisé Pap Ndiaye. Selon une lycéenne présente mercredi dans la classe, prénommée Inès, l'auteur présumé "s'est approché" de la professeure "et lui a planté un grand couteau dans la poitrine, sans rien dire".

"On ne savait pas comment réagir, il y a un élève qui a ouvert la porte et on est tous partis. Moi je me suis enfuie, je suis sortie de l'établissement et le père d'une copine est venue me récupérer, je ne me sentais pas en sécurité dans le lycée", a-t-elle ajouté, assurant qu'il "n'y avait jamais eu de problème entre" l'auteur de l'agression "et la professeure en classe".

Les élèves de la classe concernée ont été pris en charge par une cellule psychologique, tout comme les élèves des deux autres classes de seconde de l'établissement.

La matinée de jeudi doit également être "banalisée" dans l'établissement, a indiqué M. Ndiaye, qui a souligné que cet établissement privé catholique d'un peu plus de 1.100 élèves était jusqu'ici "calme" et "réputé pour son sérieux et pour la sérénité de son climat scolaire".

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Vos réactions

Portrait de Elyn Otrude
23/février/2023 - 18h58
Soulejack a écrit :

et les parents sont bien responsables de leurs enfants mineurs.ils doivent aussi déguster.

Oui, et puis les grands-parents, les frères, les sœurs, l'oncle américain, le chien et les poissons rouges..... Allez hop, envoyez moi ça au Goulag, ca leur fera les pieds (même aux poissons)!

Portrait de Talya
23/février/2023 - 17h38
Soulejack a écrit :

il n'a aucune excuse et il est le seul coupable de cet acte.tout le reste n'est que blabla.

 

@Soulejack Est-ce que vous vous souvenez de vos 16 ans et de  l'état psychique fragile dans lequel on peut être en pleine adolescence ? Vous devriez voir le prochain film de Florian Zeller " The Son" où le thème est un adolescent à la dérive. Dans le cas du jeune meurtrier de Saint-Jean-de-Luz, il  ne convient pas de l'excuser, mais de comprendre ce qui l'a conduit à faire ce geste. 
Portrait de Talya
23/février/2023 - 08h53

Absence d'autorité, de repères, parents d'élèves démissionnaires ou trop laxistes, abus de violence en ligne et de réseaux sociaux....résultat : une bonne partie de la jeunesse va de plus en plus mal. La crise du Covid n'a rien arrangé et l'état actuel de la société non plus (les médias ne montrent que du tragique en permanence, aucun espoir à l'horizon). Tout cela forme un cocktail explosif et ce drame en témoigne. Il faudrait plus de psychologues présents et investis dans les établissements et plus de débats en classe sur le thème de la violence afin que les jeunes expriment leur souffrance et/ou leur mal-être.