16/02/2023 10:02

Le groupe Lagardère, qui s'apprête à entrer dans le giron de Vivendi, est redevenu bénéficiaire en 2022 après deux années de pertes dues à la crise sanitaire

Le groupe Lagardère, qui s'apprête à entrer dans le giron de Vivendi, est redevenu bénéficiaire en 2022 après deux années de pertes dues à la crise sanitaire, un rebond qui lui permet d'envisager des acquisitions dans ses principales activités. Selon son communiqué, le groupe propriétaire d'Hachette Livre et de plusieurs médias a enregistré sur la période un chiffre d'affaires de 6,9 milliards d'euros, en hausse de 35%, et son bénéfice net a atteint 161 millions d'euros, contre une perte de plus de 100 millions d'euros en 2021.

Avec 3,9 milliards d'euros de recettes (+71,5%), l'activité de distribution dans les gares et aéroports, magasins "duty free" et boutiques Relay ("Travel Retail"), profite à plein du rebond du trafic aérien touristique en Europe et en Amérique du Nord. Sa profitabilité a dépassé son niveau d'avant-crise même si le niveau d'activité reste inférieur, en raison notamment des restrictions en Chine sur les vols domestiques et internationaux.

Mais "dans un environnement normalisé, alors que le trafic aérien mondial poursuit sa reprise, Lagardère Travel Retail dispose d'un potentiel de croissance de son chiffre d'affaires et de sa rentabilité", assure le groupe.

Dans un entretien au Figaro, son PDG Arnaud Lagardère se dit "à l'affut" d'acquisitions "outre-Atlantique et en Europe" pour devenir leader mondial du secteur. L'activité d'édition, qui avait connu "une année 2021 exceptionnelle", a maintenu, malgré un marché en retrait, un chiffre d'affaires "historique" à 2,7 milliards d'euros, qui progresse de 5,8% grâce à l'acquisition notamment de l'éditeur Workman Publishing. Hors effet de change et de périmètre, cette activité marque le pas à -1,9%.

 

Le marché de l'édition s'est contracté en France (-5,8%) notamment dans le segment Littérature générale et aux États-Unis (-2,2%). La rentabilité du secteur souffre également de l'inflation sur les coûts de production, de transport et de personnel, "largement contrebalancés" selon le groupe par des hausses de prix de vente et diverses économies.

Là encore, Arnaud Lagardère ambitionne de faire des acquisitions et a rappelé son intérêt pour la maison américaine Simon & Schuster, filiale de Paramount. Grâce à ses résultats, Lagardère compte aussi revenir à sa politique de versement de dividende précédent la crise sanitaire, à 1,3 euro par action, après n'avoir procédé à aucune distribution aux actionnaires en 2020 et 2021.

Toute opération de grande ampleur reste suspendue au feu vert des autorités européennes de la concurrence qui examinent jusqu'au 23 mai la prise de contrôle de Lagardère par Vivendi, désormais actionnaire à 57% du capital mais qui s'est engagé, d'ici cette échéance, à ne pas exercer plus de 23% des droits de vote.

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