
Les internes en médecine sont appelés à manifester vendredi à 14H00 devant le ministère de la Santé, dans le cadre d’une journée de grève organisée par leurs syndicats pour protester contre l’allongement de leurs études d’une année, « en priorité » dans les déserts médicaux.
L’Intersyndicale nationale des internes (Isni) et celle des internes de médecine générale (Isnar-IMG) réclament le retrait de la mesure instaurant une quatrième année d’internat pour les futurs médecins généralistes, qui serait effectuée « en priorité dans des zones où la démographie médicale est sous?dense », selon le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2023.
Ce conflit est « parti comme une traînée de poudre sur un malentendu », a déploré le ministre de la Santé François Braun dans une interview à Libération parue vendredi. L’année d’études supplémentaire prévue par la réforme doit être consacrée à des « stages ambulatoires » visant à « mieux préparer » les futurs médecins à exercer en cabinet médical, fait-il valoir.
En outre, ces stages devront être effectués « de préférence en zones sous-dense. Mais cela reste sur la base du volontariat », défend encore le ministre, pour qui « encadrer la liberté d’installation » ne serait de toute façon pas efficace pour lutter contre les inégalités d’accès aux soins, « c’est même l’inverse ».
Débattu cette semaine à l’Assemblée nationale, l’article contesté a été validé par les députés de la commission des Affaires sociales, avec quelques amendements formels, notamment sur l’encadrement des étudiants par des maitres de stage exerçant dans le même « bassin de vie ».
Pas de quoi contenter l’Isni, qui dénonce depuis deux semaines une réforme destinée à « instrumentaliser les médecins en formation pour répondre à moindre frais » aux problèmes d’accès aux soins et « menée sans concertation avec les principaux intéressés ».
Les internes ont depuis reçu le soutient de la plupart de leurs aînés. Du côté des hôpitaux, la CGT, la CFE-CGC, mais aussi les praticiens d’APH, les urgentistes de l’Amuf et les anesthésistes du SNPHARE ont annoncé leur participation à la manifestation devant le ministère.
Chez les libéraux, la CSMF (première organisation de la profession) a approuvé la grève des internes, jugeant « irresponsable » de les envoyer seuls dans des déserts médicaux. « Soutien total » également du SML, qui considère que la mesure revient à faire « porter sur les épaules de la jeunesse le poids de 25 ans d’erreurs des gouvernements successifs ».
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