01/05/2022 18:43

Epinglée pour ses dépenses et sa gestion humaine, la députée "En Marche", Coralie Dubost, annonce ce dimanche soir qu'elle "se met en retrait de la vie politique"

Mise à jour 17h36 :  La députée LREM Coralie Dubost a annoncé dimanche se "mettre en retrait de la vie politique", deux jours après avoir été épinglée pour sa gestion humaine de certains collaborateurs et l'utilisation dispendieuse de ses avances de frais de mandat, des faits qu'elle conteste.

"Depuis quelques jours, ma personne est visée par des attaques injustes qui desservent mon groupe politique, les échéances électorales et plus globalement la démocratie", estime l'élue de la troisième circonscription de l'Hérault, qui a indiqué dans un communiqué publié sur son compte Twitter qu'elle ne sera pas candidate à sa réélection lors des élections législatives de juin.

Selon un rapport d'un cabinet de ressources humaines transmis au printemps 2021 au déontologue de l'Assemblée nationale, publié vendredi par Mediapart et dont l'AFP a eu connaissance, d'ex-collaborateurs de Mme Dubost lui reprochent de leur avoir imposé "des tâches relevant de la sphère personnelle", des propos et comportements "dévalorisants" mais aussi un "conflit de valeurs" ou "éthique" en particulier sur l'utilisation de ses avances de frais de mandats. Il est notamment question de "dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1.500 à 2.000 euros" ou "de frais de restaurants très importants", expose le rapport.

"Je refuse d'être l'instrument d'une cabale antiparlementaire, de la même façon que je refuse de me prêter à un ping-pong de justifications qui confinent à un lynchage fantasmagorique", ajoute la députée, qui indique se retirer de la vie politique et se "consacrer à (sa) famille".

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La députée LREM Coralie Dubost a été épinglée pour sa gestion humaine de certains collaborateurs et l'utilisation dispendieuse de ses avances de frais de mandat, ce qu'elle conteste, selon une enquête vendredi de Mediapart basée notamment sur un rapport dont l'AFP a eu connaissance.

Selon ce rapport d'un cabinet de ressources humaines transmis au printemps 2021 au déontologue de l'Assemblée nationale, d'ex-collaborateurs de Mme Dubost lui reprochent de leur avoir imposé "des tâches relevant de la sphère personnelle", des propos et comportements "dévalorisants" mais aussi un "conflit de valeurs" ou "éthique" en particulier sur l'utilisation de ses avances de frais de mandats.

Il est notamment question de "dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1.500 à 2.000 euros" ou "de frais de restaurants très importants", expose le rapport.

Selon Mediapart, la députée de l'Hérault a par exemple dépensé jusqu'à 3.300 euros en habillement et accessoires au mois d'octobre 2018. L’élue aurait par exemple utilisé plus de 500 euros d’argent public dans des achats de lingerie. En octobre 2018, elle aurait même dépensé plus de 3.300 euros de vêtements, notamment sur des sites de vente en ligne.

"Il y a des tenues mandat et les tenues perso [...] , je ne mets pas les mêmes affaires dans ma vie perso et dans ma vie de mandat", a affirmé Mme Dubost à Mediapart.

Une facture de 194 euros a été réglée au Bonaventure, un restaurant en bord de plage à Pavalas-les-Flots qui loue des transats à la journée. Elle a aussi fait des réservations au restaurant La Plage, situé au bord d’une piscine, dans le domaine de Verchant (5 étoiles). Coralie Dubost justifie des "rendez-vous de mandat" et "des temps de travail comme de team building en équipe".

Au média en ligne, Mme Dubost qui comme chaque député dispose d'une avance de frais de mandat de 5.373 euros mensuels, qui s'ajoute à la rémunération des élus, a indiqué avoir procédé à des remboursements de frais jugés non-liés à l'exercice du mandat de député, après un contrôle de la déontologue de l'Assemblée nationale pour les années 2018 et 2019.

Selon Coralie Dubost, son ancien collaborateur l'aurait simplement "mal conseillée". "J’ai été stupide (…), je ne suis pas une tricheuse", s’est-elle défendue auprès du site d’investigation en ligne. 

Dans le rapport 2020 du Déontologue de l'Assemblée nationale, la haut-fonctionnaire alors en fonction a affirmé sans citer nommément des élus que s'agissant des frais vestimentaires, ont été admis toutes les pièces de vêtements, les chaussures et les accessoires (ceinture, foulard, écharpe) susceptibles d'être utilisés dans le cadre du mandat, à l'exception des sous-vêtements.

Le rapport du cabinet RH qui n'est pas contradictoire, évoque aussi "la réalisation régulière et fréquente de (...) tâches" sans rapport avec le travail de collaborateur parlementaire comme des achats personnels pour l'élue, la surveillance du personnel de maison ou la réalisation de tâches domestiques. Mme Dubost a contesté ces allégations.

L'avance de frais de mandat a remplacé la controversée IRFM, enveloppe qui n'était pas contrôlée et a donné lieu à des dérives, de l'achat de téléviseurs au paiement de vacances par exemple.

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Vos réactions

Portrait de quiditmieux
30/avril/2022 - 10h57

S'il n'y avait qu'elle ...

 

Portrait de YVESM
30/avril/2022 - 10h49
KEYZER a écrit :

La différence est qu'elle utilise de l'argent public à ses fins, et non ceux privés comme  ta boite....

Un string est-il un vêtement de travail pour un(e) deputé(e).

 Vous avez trois heures.

Tout hors - sujet sera sanctionné.

Portrait de KEYZER
30/avril/2022 - 10h44
2510RED a écrit :

Cela prouve que la commission de déontologie fait son job.

Maintenant attendons d'avoir les faits complets.  Pourquoi ? Parce qu'il m'est arrivé d'acheter des sous vêtements et de me les faire rembourser par ma société en toute légalité; en effet c'était dû au fait que j'avais pris l'avion pour un déplacement et ma valise fut perdue. Donc j'ai du racheter la totalité des mes vêtements et la société m'a remboursé puis c'est fait elle même remboursé par la compagnie aérienne 

La différence est qu'elle utilise de l'argent public à ses fins, et non ceux privés comme  ta boite....

Portrait de Ninie76700
30/avril/2022 - 09h56
Cortex a écrit :

Pour le coup je vais me faire l'avocat du diable mais dans plein de professions, l'employeur paie les vêtements et c'est absolument normal. C'est le cas, par exemple, dans le BTP, la Police/gendarmerie, la Poste, la cuisine, les personnels soignants, toutes les entreprises où ils souhaitent que le personnel arbore le logo de la boite, etc...

La c'est de l'abus et du détournement, je ne connais pas de métiers où l'on vous paie des strings et des transats à la plage !!!  Ces dépenses ne devrait pas être possible. Un chef d'entreprise d'un petite société doit justifier jusqu'à l'achat d'un stylo en cas de contrôle fiscal, et peut ce retrouver avec des amandes voir pire. Et la ont a une profiteuse qui fait l'innocente, trop facile ! Un employé serait viré à ca place pour détournement, elle doit l'être également et rembourser les français.

Portrait de MICMAH458
30/avril/2022 - 09h54
Cortex a écrit :

Pour le coup je vais me faire l'avocat du diable mais dans plein de professions, l'employeur paie les vêtements et c'est absolument normal. C'est le cas, par exemple, dans le BTP, la Police/gendarmerie, la Poste, la cuisine, les personnels soignants, toutes les entreprises où ils souhaitent que le personnel arbore le logo de la boite, etc...

Vous avez raison quand vous dites que le remboursement des frais existe dans d'autres professions.  Cela ne vous a quand même pas échappé que ces messieurs-dames politicards bénéficient d'office, chaque mois, d'un montant astronomique de + de 5000 Euros par mois, qu'ils doivent normalement justifier par des tickets de caisse ou autres factures.  Le problème c'est que le système marche à l'envers : dans les autres entreprises, on achète d'abord ce que l'on juge nécessaire, on le justifie et on est remboursé après.  Ici, c'est l'Etat qui avance et qui vérifie après, avec tous les problèmes inhérents à ce genre de fonctionnement.

Portrait de Capri
30/avril/2022 - 09h30

On comprend de l’article que 

1) c’est manifestement la « gestion humaine des collaborateurs » qui est le fait declencheur

2) ces « ressources humaines » (collaborateurs de cabinet) se sont retournés contre la députée en question 

3) la question des notes de frais et de l’utilisation de l’enveloppe en question est toujours le truc ou les gens peuvent se faire choper. En l’occurrence, Mme semble avoir été un peu borderline. La Commission de Déontologie à été saisie qui fait faire le boulot de pointage / justification à un cabinet extérieur.

Ça permet de aussi vraisemblablement à cette Commission de deontologie d’envoyer un message à tous les autres députés (notamment les LREM, souvent nouveaux dans la fonction), au bon moment des élections législatives à venir tout bientôt, de faire gaffe car il y en a certainement d’autres dans le cas de Mme mais pas possible de mandater un cabinet externe à chaque fois à moins de creuser le budget consacré aux cabinets externes smiley

Portrait de KEYZER
30/avril/2022 - 09h21

Tiens, c'est l'ex d' Olivier Véran ; j'imagine qu'elle se pensait bien" protégée"...

Portrait de shermancrow
30/avril/2022 - 09h14

Ca ne date pas d'hier ces dérives, c'est juste qu'avec l'adoubement du Roi Perlimpinpin, on a vu arriver une tripotée de députés débutants et incompétents, autant dans leurs taches courantes de députés, que dans leurs malversations... donc ils se font choper plus facilement. En plus celle la est juriste, elle serait sensé connaitre les regles... mais visiblement meme la dedans elle est mauvaise.

Portrait de Jacques Dorel
30/avril/2022 - 09h10

L'argent coule à flot comme pour Marine et ses amis au Parlement Européen.

Portrait de jjg
30/avril/2022 - 09h03

Elle aurait tort de ne pas en profiter, ces cinq années passées ont montrè qu'il n'y avait aucune sanction pour ce genre de fait.

Portrait de GUETARY 64
30/avril/2022 - 09h03

VA faire ta belle sur les chaines infos !!

quelle honte ...

Portrait de Jacques Dorel
30/avril/2022 - 08h59
Electro a écrit :

Non, je vis aux antilles !

Comme moi ! Tu es où aux Antilles ???

Portrait de Talya
30/avril/2022 - 08h59

 Elle représente tout ce que je déteste dans la vie politique : les leçons de morale sur l'exigence et l'exemplarité, les apparitions sur les plateaux TV pour minauder et le gaspillage d'argent public pour son compte personnel (lingerie, frais de bouche, vacances, etc.). Et après, ces femmes et hommes politiques s'étonnent des révoltes populaires comme les Gilets Jaunes ? Les Français se plaignent de la baisse du pouvoir d'achat et les retraités n'arrivent plus à vivre correctement, cela ne les fait pas réfléchir sur leur comportement ? Ce nouveau quinquennat ne s'annonce pas meilleur que le suivant sans une prise de conscience de toutes ces dérives. Il faudrait contrôler chaque dépense faite sur l'argent public par tous les députés. 

Portrait de YVESM
30/avril/2022 - 08h48

Une spécialiste entre autre de la critique du gaspillage de l’argent public.

 

Portrait de Blondissime
30/avril/2022 - 08h34

L'argent dévolu aux parlementaires est une honte ! des frais de tout et n'importe quoi sont attribués. Moi quand je vais travailler, on ne m'attribue pas de frais vestimentaires.  Mes vetements, je les paye sur le (maigre) salaire que je reçois. Y'en a marre de ces priviliégiés qui vivent aux crochets des français