26/04/2022 15:31

Un ancien militant du Rassemblement national condamné à 18 mois de prison avec sursis pour avoir tracé des croix de Lorraine sur plusieurs mosquées du Doubs

Le tribunal correctionnel de Besançon a condamné à 18 mois de prison avec sursis un ancien militant du Rassemblement national (RN) pour avoir tracé des croix de Lorraine sur plusieurs mosquées du Doubs. Quentin Le Derout, âgé de 23 ans, candidat du RN aux élections départementales de juin 2021 dans le Doubs, avait tracé à la peinture rouge des croix de Lorraine sur une mosquée et les locaux de deux associations turques à Pontarlier et Montlebon le 7 novembre dernier. Il avait récidivé le 20 novembre, s'en prenant aux mosquées Sounna et Fontaine Ecu de Besançon.

Plusieurs responsables cultuels et associatifs avaient alors dénoncé des "provocations islamophobes", voyant un message "anti-musulman" dans l'usage détourné de ce symbole du gaullisme et de la Résistance.

Quentin Le Derout, qui a reconnu les faits, a été condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans, et 5 ans de privation de ses droits civiques. À l'audience, le procureur avait requis une peine de 2 ans de prison, dont un an ferme, et une privation des droits civiques.

Les différentes associations religieuses et culturelles qui s'étaient portées parties civiles ont obtenu collectivement plus de 20.000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice matériel et moral. "Nous aurions aimé qu'une peine de prison ferme, même courte, soit prononcée, face à la gravité des faits", a réagi auprès de l'AFP Khalid Jarmouni, le président du Centre culturel islamique de Franche-Comté (CCIFC), qui gère la mosquée de Fontaine Ecu.

"On espère que ce jeune homme pourra rebondir, et qu'un jour il présentera peut-être des excuses", a ajouté Khalid Jarmouni. "J'espère aussi que cette condamnation apaisera les fidèles de notre communauté, dont certains ont leurs grands-parents qui ont participé à la libération de la France pendant la Seconde guerre mondiale".

Samuel Thomas, délégué général de la Fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), qui s'était également constituée partie civile, a exprimé sa "satisfaction" après la "sanction dissuasive" prononcée par le tribunal, et la peine de privation des droits civiques, qu'il avait réclamée. "C'est très important que ce type d'individus, qui ont l'intention de se présenter à des élections, soient déclarés inéligibles", a-t-il estimé.

L'avocate du prévenu, Me Ornella Spatafora, n'était pas disponible pour répondre aux sollicitations de l'AFP. 

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