06/03/2022 07:16

Guerre en Ukraine - L'agence de presse espagnole Efe suspend elle aussi son activité en Russie après une nouvelle loi qui prévoit de la prison ferme pour la publication de "fausses informations"

L'agence de presse espagnole Efe a annoncé "suspendre" elle aussi son activité en Russie après le vote d'une nouvelle loi qui prévoit de la prison ferme pour la publication de "fausses informations" sur la guerre en Ukraine selon les critères des autorités russes.

"L'agence Efe a décidé de suspendre temporairement son activité d'information en Russie et ce à partir d'aujourd'hui, après l'approbation d'une nouvelle loi qui prévoit jusqu'à quinze ans de prison pour sanctionner la publication de ce que les autorités (russes) pourraient considérer comme +de fausses informations+ en lien avec la guerre en Ukraine", a annoncé la première agence de presse hispanophone au monde, dans un texte publié sur son site.

"C'est la première fois depuis 1970, date à laquelle Efe a ouvert son bureau permanent à Moscou, que l'agence se voit forcée de suspendre l'activité de ses journalistes accrédités dans la capitale russe", poursuit le communiqué.

La nouvelle loi russe, signée vendredi par le président Vladimir Poutine, prévoit des peines de prison, pouvant aller jusqu'à 15 ans de détention, pour la propagation d'informations visant à "discréditer" les forces militaires et punit également tout appel à sanctionner Moscou.

"L'agence Efe regrette profondément cette grave attaque à la liberté d'expression, une tentative évidente du Kremlin de cacher la vérité à l'opinion publique", a commenté la présidente de l'organe de presse Gabriela Cañas.

Les radiotélévisions publiques britannique BBC, canadienne CBC/Radio Canada, ou allemandes ARD et ZDF, l'agence Bloomberg News, les chaînes de télévision américaine CNN et CBS, la chaîne de télévision italienne RAI...

L'agence de presse espagnole emboîte ainsi le pas à de nombreux médias qui ont retiré leurs correspondants de Russie par craintes de représailles.

Samedi, le Kremlin a défendu la "fermeté" nécessaire de sa loi réprimant "les informations mensongères" sur l'armée russe pour faire face à une "guerre de l'information" menée selon lui contre la Russie en lien avec le conflit en Ukraine. "Dans le contexte de la guerre de l'information, il fallait adopter une loi dont la fermeté était adaptée, ce qui a été fait", a dit le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, au lendemain de son entrée en vigueur.

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