
La Corse a connu une journée de tensions, deux jours après l'agression du militant indépendantiste Yvan Colonna par un codétenu, avec des blocages de ferries et des manifestations en soirée. Vendredi soir, des manifestations ont eu lieu dans toute l'île, de Propriano à L'Ile-Rousse. 250 personnes se sont ainsi rassemblées devant la préfecture de Corse à Ajaccio, au son de chants corses et de cris «État français assassin» en langue corse, selon des chiffres de la préfecture.
Des tirs de bombes agricoles dans les jardins de celle-ci ont émaillé la fin du rassemblement, a constaté l'AFP, sans que les forces de l'ordre, très présentes, n'interviennent.
Des manifestations avaient déjà eu lieu jeudi en Corse après l'agression mercredi du militant indépendantiste Yvan Colonna par un codétenu dans la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) où il purge une peine pour l'assassinat du préfet de l'île Claude Erignac en 1998.
En Corse les interrogations et les accusations fusent sur une possible responsabilité de l'État alors qu'Yvan Colonna réclamait de longue date son rapprochement sur l'île. Vendredi matin, un bateau de la compagnie Corsica Ferries a été empêché d'accoster pendant 7 heures à Ajaccio.
Le Syndicat des travailleurs corses (STC) des compagnies concurrentes Corsica Linea et La Méridionale qui avait appelé dès jeudi soir à «entraver le débarquement de troupes répressives sur l'île» est passé à l'action vendredi matin. À 14H00, le ferry a finalement pu accoster et débarquer ses passagers à l'exception de dix gendarmes et de leurs véhicules qui restaient dans le bateau à quai.
Mais en début de soirée, des militants du parti indépendantiste Corsica Libera, qui demandaient que les forces de l'ordre rentrent sur le continent, ont bloqué brièvement un autre navire de la même compagnie en provenance d'Italie, qui arrivait à Bastia.
Face à ces tensions, l'entourage de Marine Le Pen, la candidate à la présidentielle du Rassemblement national, qui devait se déplacer en Corse dimanche dans le cadre de sa campagne, a annoncé que cette visite était reportée. «La situation de l'ordre public en Corse ne permet pas ce déplacement de campagne», a justifié la même source auprès de l'AFP.
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