08/02/2022 07:48

Pour avoir tenté de se suicider avec son fils de 5 ans au volant de sa voiture, une mère de 45 ans a été condamnée aux assises de Toulouse à dix ans de réclusion criminelle

Pour avoir tenté de se suicider avec son fils de 5 ans au volant de sa voiture, une mère de 45 ans a été condamnéeaux assises de Toulouse à dix ans de réclusion criminelle. L'enfant et sa mère avaient été grièvement blessés le 1er décembre 2019 à Huos, un village au pied des Pyrénées. Leurs chances de survie étaient minces.

Elle avait installé l'enfant sur le siège avant, désactivé l'airbag, avant de percuter un arbre à une vitesse estimée à 77 km/h. Devant la cour d'assises de Haute-Garonne, cette employée de laboratoire de 45 ans, en détention depuis 26 mois, était jugée pour tentative d'assassinat, mais la préméditation n'a finalement pas été retenue.

«Qu'on ne nous parle pas de crime! Elle a voulu se suicider», plaidait son avocate Ravyn Issa. «Sa construction psychique était tellement particulière qu'elle n'a pas su réaliser que son fils était une personne à part entière», abonde Apollinaire Legros-Gimbert, autre avocate de la défense.

«On ne peut pas vivre sans toi, la grosse et ton fils te disent adieu», avait-elle écrit dans un SMS à son ex-compagnon, avant la tentative de suicide.

D'après les experts chargés d'établir son profil psychologique, cette femme «dépressive, introvertie, triste» était dévastée par la séparation et avait souffert de «harcèlement en raison de son embonpoint». L'avocat du père de l'enfant, Carbon de Sèze, met en avant que l'accusée n'a pas été reconnue irresponsable pénalement et que le garçon de 5 ans, qui porte de lourdes séquelles trois ans après le choc, «a été victime de sa mère».

«On n'échappe pas par des subterfuges à la responsabilité réelle qu'a Christelle B., grâce à Dieu, ce n'est qualifié qu'en tentative (de meurtre), mais ce n'est pas du fait de la mère que l'accident n'a pas provoqué la mort de cet enfant», a-t-il ajouté. L'avocate générale Marie Régnier-Pellat avait requis huit à dix ans de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire de 10 ans. Me Ravyn Issa, qui a décrit sa cliente comme «anéantie» après le verdict, a affirmé ne pas exclure d'interjeter appel.

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