
La directrice de France 24, Vanessa Burggraf, a reconnu qu'il y avait "un malaise" au sein de la rédaction de la chaîne d'information et qu'il fallait "en sortir", dans un entretien lundi sur France Inter. Elle s'exprimait juste avant de recevoir une délégation de salariés, alors qu'un préavis de grève a été déposé pour le jeudi 18 novembre.
"Il y a un malaise dans ma rédaction aujourd'hui qui s'explique par la pandémie. Mes équipes sont fatiguées, elles ont beaucoup donné pendant la pandémie", a déclaré Mme Burggraf, qui a été nommée à son poste à l'été. "On a ajouté des effectifs supplémentaires durant cette pandémie, on a levé cette mesure au mois de septembre à la sortie de cette pandémie ce qui a suscité du mécontentement", a-t-elle poursuivi.
Elle a également pointé du doigt le "gros problème des augmentations salariales". "Mon enveloppe budgétaire était extrêmement faible et malheureusement je n'ai pas pu augmenter toutes les personnes que j'aurais aimé augmenter dans ma rédaction, ce qui a suscité du mécontentement". Elle a aussi regretté "manquer de moyens" afin d'être plus fort dans la guerre de l'information contre les médias russes et chinois notamment. Mme Burggraf s'est également dit préoccupée de la "précarité" des pigistes à France 24 qui constituent 32% de la rédaction.
Soulignant que contrairement aux titulaires, leur planning changeait constamment, elle a affirmé que la chaîne allait "arrêter de les +sursolliciter+". Autre problème: le "peu de mobilité", avec un âge moyen de 42 ans pour les journalistes. "Autant vous dire que mes journalistes qui vont partir à la retraite, c'est pas demain matin, les gens restent à leur poste, et j'ai des difficultés à faire évoluer les journalistes", a-t-elle déclaré, citant l'exemple de journalistes "joker", "qui attendent depuis 5, 6, 7 ans de pouvoir avoir une place" de présentateur titulaire.
Le ton monte depuis quelques semaines au sein de France 24: une partie de la rédaction, réunie en assemblée générale vendredi, a approuvé à "une large majorité" le dépôt d'un préavis de grève prévue pour le 18 novembre. Les salariés en colère avaient auparavant initié le vote d'une motion de défiance à l'encontre d'une partie des dirigeants de la chaîne, dénonçant "une profonde dégradation de (leurs) conditions de travail".
France 24 propose quatre chaînes mondiales d'information continue (en français, anglais, arabe et espagnol), émettant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 (12 heures par jour en espagnol) dans 444 millions de foyers sur les 5 continents. Elle propose ses programmes depuis fin 2006 et appartient au groupe France Médias Monde (qui chapeaute également RFI).
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Ils ne travaillent même pas 32h par semaine, pour un revenu annuel moyen de 55 480€, une audience honteuse et ils osent se plaindre ?!
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