
11h40: Le point sur ce que l'on sait
Une commission indépendante qui a enquêté sur les violences sexuelles au sein de l'Eglise catholique de France a estimé mardi à 216.000 le nombre de mineurs victimes de prêtres, diacres et religieux depuis 1950, un "phénomène massif" couvert pendant des décennies par le silence.
Si l'on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l'Eglise (enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse...), le nombre grimpe à 330.000, a indiqué le président de la Commission indépendante sur les abus dans l’Église (Ciase), Jean-Marc Sauvé.
"Ces nombres sont bien plus que préoccupants, ils sont accablants et ne peuvent en aucun cas rester sans suite", a déclaré M. Sauvé.
Ces chiffres résultent d'une estimation statistique comprenant une marge de plus ou moins 50.000 personnes. Face à l'ampleur du phénomène, M. Sauvé a appelé l'Eglise catholique à reconnaître sans détour sa "responsabilité".
Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, a aussitôt réagi en exprimant "sa honte", "son effroi". "Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun", la voix des victimes "nous bouleverse, leur nombre nous accable", a-t-il ajouté.
Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux) a évoqué de son côté "un désastre": "que dire, sinon éprouver (...) une honte charnelle, une honte absolue". Face à cette enfance qui a été "violentée", face à une "telle tragédie" et face à ces "crimes massifs commis dans (son) église", elle a exprimé son "chagrin". Une autre donnée avait déjà été révélée dimanche par le président de la Ciase: le nombre de prédateurs, évalué de "2.900 à 3.200" hommes - prêtres ou religieux - entre 1950 et 2020, une "estimation minimale".
10h39: Le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a exprimé « sa honte », « son effroi » et a demandé « pardon » aux victimes de pédocriminalité, mardi après la publication du rapport accablant de la Commission indépendante sur les abus de l’Eglise (Ciase) depuis 1950.
« Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun », a déclaré Mgr de Moulins-Beaufort devant la presse. « A travers votre compte rendu, nous avons entendu la voix des personnes victimes, entendu leur nombre. Leur voix nous bouleverse, leur nombre nous accable. Il dépasse ce que nous pouvions supposer », a-t-il encore souligné. Il a assuré que les évêques allaient « consacrer du temps » à sa lecture.
De son côté, Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux) a interrogé :« peut-on bien recevoir un désastre ? » « Que dire, sinon éprouver (...) une honte charnelle, une honte absolue ». Face à cette enfance qui a été « violentée », face à une « telle tragédie » et face à ces « crimes massifs commis dans (son) église », elle a exprimé son « chagrin ».
09h50: Le rapport Sauvé estime à 216 000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l'objet de violences ou d'agressions sexuelles pendant leur minorité de la part de clercs ou de religieux catholiques en France de 1950 à 2020, selon ses conclusions rendues publiques mardi.
Le nombre de victimes grimpe à "330 000 si l'on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l'Eglise catholique" (aumôneries, enseignants dans les écoles catholiques, mouvements de jeunesse), a ajouté Jean-Marc Sauvé en rendant publiques devant la presse les conclusions de la commission qu'il préside.
« Ces personnes étaient victimes, elles sont devenues témoins et en ce sens acteurs de la vérité », a déclaré Jean-Marc Sauvé, président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) lors d’une conférence de presse. « Les victimes ont pris sur elles de raconter ce qui leur était arrivé. Sans elle, notre société serait encore dans le déni de ce qui s’est passé. »
07h43: Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, va dévoiler les résultats de son travail dans un rapport de quelque 2 500 pages, très attendu par les victimes, mais aussi par la Conférence des évêques de France (CEV) et la Corref, qui l’avaient commandé, fin 2018.
Jean-Marc Sauvé avait déjà rendu publics, dimanche à l'AFP, des chiffres issus de ce rapport. Selon ce dernier, le nombre de prédateurs recensés est de "2 900 à 3 200" hommes – prêtres ou religieux –, une "estimation minimale", précise-t-il.
À la veille de la présentation des conclusions de la Ciase sur le sujet, Sr Véronique Margron souligne le caractère indispensable d'un tel rapport, qui constitue selon elle la première étape de la "justice réparatrice".
"Il faut que l'on regarde tout cela en face si l'on veut pouvoir le changer. C'est aussi terrible que fondamental." Pour ses travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église a fait de la parole des victimes "la matrice de son travail", selon Jean-Marc Sauvé.
Un appel à témoignages, ouvert durant 17 mois, a permis de recueillir pas moins de 6 500 appels ou contacts de victimes ou proches. Quelque 250 auditions longues ou entretiens de recherche ont ensuite été donnés, et une vaste enquête, assortie d'une plongée dans de nombreuses archives (notamment de l'Église et des ministères de la Justice et de l'Intérieur), a été lancée avec l'Inserm afin de mesurer les violences sexuelles sur l'ensemble du territoire français.
"Depuis plusieurs années, nous essayons de faire quelque chose sur ces tragédies et ces crimes", explique Sr Véronique Margron, qui concède que les efforts de l'Église ont été jusqu'ici "maladroits" et "parcellaires".
En juin 2020, Jean-Marc Sauvé avait donné une estimation provisoire d'au moins "1 500 auteurs" et pas moins de "3.000 victimes". Presque un an plus tard, ce dernier chiffre a été largement revu à la hausse, l'enquête révélant "au moins 10.000 victimes" selon "une fourchette basse".
Une estimation "qui tient au fait que nous avons la conviction aujourd'hui que l'appel à témoignages n'a pas pu toucher toutes les victimes", analysait alors Jean-Marc Sauvé auprès de Franceinfo.
Vos réactions
Heureusement que ça se passe dans les églises bien de chez nous, je te raconte pas si c'était arrivé 1 fois dans une mosquée....
Pédophilie... toujours les mêmes...
Vous avez raison, mais les choses ont évolué, les mentalités aussi et c'est bien un vrai débat au sein de l'église et les catholiques.Pour ma part je pense qu'effectivement une vie de famille pour les hommes d'église ça me semble dans l'ordre des choses. Comme aussi par exemple la possibilité des femmes d'être ordonnée "prêtre" (prêtresse?)
Moderniser l'église c'est aussi du coup ancrer celle-ci dans son époque, je pense.
Grâce aux avancées des féministes, les femmes ont troqué jupe et robe pour le pantalon et le jean!! C'est pas pour les remettre en soutane qui est une sorte de robe !!
Et pourquoi pas une femme pape pendant que vous y êtes!! On pourra envoyer la fumée rose!!
Je passe volontairement sur la papesse Jeanne.
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