30/04/2021 10:31

Déconfinement: Après plusieurs mois d'une parenthèse parfois douloureuse, le monde du sport, du petit club associatif aux salles de sport, entrevoit avec "soulagement" un retour à la normale progressif jusqu'à la fin juin

Après plusieurs mois d'une parenthèse parfois douloureuse, le monde du sport, du petit club associatif aux salles de sport, entrevoit avec "soulagement" un retour à la normale progressif jusqu'à la fin juin, même si certains redoutent les effets d'une reprise trop tardive.

Enfin, le bout du tunnel en ligne de mire... La lassitude s'était presque muée en résignation, tant les mois de fermeture, de contraintes, se sont accumulés pour les amateurs de sport, les salles de sports, clubs et associations. Alors bien évidemment, les annonces du président de la République Emmanuel Macron à la presse régionale jeudi sur le calendrier du déconfinement ont été particulièrement bien accueillies.

"Nous ça fera presque un an, 11 mois pour être précis, qu'on a été fermé si on rouvre comme annoncé le 9 juin", rappelle la co-fondatrice de Neoness, Céline Wisselink (37 salles de sport, ndlr). "C'est un énorme soulagement. Ca faisait longtemps qu'on attendait ça. On savait qu'on ne serait pas dans la première vague de mai pour les activités extérieures, nous on est en plutôt en indoor."

Selon ce calendrier, les salles de sport pourront rouvrir dès le 9 juin avec respect des jauges et des protocoles adaptés. A cette date, les sports sans contact devraient être de nouveau autorisés en intérieur, avec un retour à la normal complet envisagé le 30 juin.

"Je pense que c'est bien d'avoir une perspective de retour pour les clubs", estime Emmanuelle Bonnet-Oulaldj, co-présidente de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), et candidate à la présidence du CNOSF. "Ce qui est important, c'est ce qui relève des rassemblements, pour la vie associative locale. Et ça c'est important que ça puisse reprendre."

Un enthousiasme prudent, tant les annonces politiques ont eu "du mal à se traduire concrètement et de manière claire", depuis le début de cette crise, rappelle Emmanuelle Bonnet-Oulaldj.

"C'est comme pour les restaurants, on est bien content de l'annonce de cette réouverture", estime également Brigitte Linder, la présidente de la Fédération nationale du sport en milieu rural, qui regroupe environ 700 clubs. "Les gens ont été privés d'activité, l'obésité a augmenté, le moral n'est pas très bon. Déjà, de penser qu'on va reprendre ça va faire du bien au moral des Français", assure-t-elle.

Pour autant, comme d'autres, cette perspective de fin juin ne la ravit pas complètement. "Fin juin, c'est la fin de la saison sportive. Ca signifie que pour les petits clubs, en terme économique, l'année 2021 elle est morte. Là les gens vont s'inscrire sur la saison 2022. Ca vient un peu trop tard pour le mouvement sportif", regrette-t-elle.

Même si depuis quelques semaines, le sport amateur tablait sur une année blanche, après avoir déjà encaissé en début d'année plus d'un tiers d'adhésions en moins, pour certains clubs ou associations, les caisses vont rester désespérément vides cette saison. Le CNOSF évoquait déjà en fin d'année dernière près d'un milliard d'euros en moins dans les caisses des clubs et des fédérations.

"J'espère qu'en septembre les gens vont pouvoir revenir dans les clubs, parce que là c'est dramatique. Mais je suis optimiste", anticipe Brigitte Linder.

Les clubs et associations ont aussi payé un lourd tribut humain pendant cette crise, en plus des pertes financières.

"On a eu beaucoup de mal à renouveler les équipes de dirigeants dans les clubs, et certains en ont eu ras-le-bol", explique Brigitte Linder.

"Une reprise en juin permettra peut-être un appel d'air pour septembre, mais c'est vrai que ça arrive un peu tard", reconnaît Emmanuelle Bonnet-Oulaldj.

Pour les salles de sport, la prudence est également de mise sur un éventuel retour à la normale.

"En fait je pense qu'on verra quand on aura rouvert, et qu'on sera bien sûr que tout cela est bien derrière nous", nuance Céline Wisselink.

"J'ai hâte de voir nos clients en vrai, ajoute-t-elle. Mais ça reste un énorme soulagement de pouvoir dire à nos équipes qu'ils vont pouvoir reprendre leurs activités, et aussi pour nous parce qu'on va enfin reprendre une activité normale, et arrêter de faire du lobbying pour avoir des aides et pour rouvrir."

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