16/03/2021 07:29

Les entreprises pourront, comme en 2019 et 2020, verser en 2021 une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales de 1.000 euros à "tous les salariés"

Une prime "Macron" de 1.000 euros ouverte à tous les bas salaires, une prolongation des aides à l'apprentissage, mais une sortie rapide des aides à l'embauche des jeunes: Jean Castex a tenté avec les partenaires sociaux de se projeter sur l'après-crise en dépit du contexte sanitaire tendu. Principale annonce de cette conférence de dialogue social, les entreprises pourront, comme en 2019 et 2020, à nouveau verser en 2021 une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d'un montant maximum de 1.000 euros à "tous les salariés".

Le ministère du Travail a cependant précisé ensuite que le "niveau de ciblage" de la prime sera à négocier avec les partenaires sociaux, l'idée étant de la "centrer sur les bas salaires".

La prime Macron en 2019 et 2020 avait été versée aux salariés gagnant moins de trois fois le Smic. "Il sera possible d'en augmenter le montant jusque 2.000 euros pour les entreprises et les branches qui auront soit conclu un accord d'intéressement d'ici la fin de l'année, soit ouvert une négociation sur la valorisation des métiers" dits de "deuxième ligne", qui devront être les "bénéficiaires privilégiés" de cette prime, a ajouté M. Castex.

Les travailleurs de la deuxième ligne sont les salariés qui ont été particulièrement exposés à la pandémie, notamment dans le commerce de détail, la propreté, le bâtiment, le transport routier, essentiels pour la continuité économique et dont les salaires et conditions de travail sont pour la plupart peu enviables. Le Medef a mis en garde contre une "désillusion" sur cette prime car "les entreprises ont vécu leur pire année et beaucoup auront du mal à la verser". "On se réjouit que le gouvernement ait fait le choix d'une prime universelle, et pas seulement pour les +secondes lignes+, ce qui aurait suscité des vrais tensions dans les entreprises", a-t-il tempéré.

"Tant que ce n'est pas obligatoire, c'est au bon vouloir des employeurs et pour l'instant c'est un mauvais vouloir", a commenté Philippe Martinez (CGT), qui dénonce le "refus catégorique" du gouvernement d'augmenter le Smic.

"Ce n'est pas une prime sonnante et trébuchante", a aussi relevé Yves Veyrier (FO), tandis que Marylise Léon (CFDT) a estimé qu'"il faut que les employeurs qui ont la possibilité de verser cette prime le fassent", notant que le Medef "a freiné des quatre fers", mais que ce ne peut être "la seule réponse".

A la différence du Medef, l'U2P (commerçants et artisans) "souscrit à la possibilité donnée aux entreprises" d'accorder une prime qui serait une "juste reconnaissance de la Nation" pour ces travailleurs. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé la fin au 31 mai de la prime à l'embauche des jeunes, qui sera recentrée dès avril sur les salaires inférieurs à 1,6 Smic.

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