Un docu-fiction dans lequel le prince Harry est enlevé lors d'une mission en
Afghanistan était programmé en "prime time" jeudi soir sur une chaîne privée
britannique en dépit d'une demande expresse des forces armées de le retirer
de l'antenne.
Le téléfilm de 90 minutes, programmé jeudi soir à une heure
de grande écoute par Channel 4, relate l'enlèvement fictif du prince par des
talibans et les négociations pour le faire libérer. Une scène
particulièrement dramatique montre l'acteur jouant le prince une arme
braquée sur la tempe. Le taliban presse la gachette de l'arme qui n'est pas
chargée, tandis qu'un gros plan montre le visage terrorisé du prince.
Le chef des forces armées britanniques a tenté en vain de faire déprogrammer
le film, qui, selon le général Jock Stirrup "porte atteinte à la sécurité et
au moral des troupes britanniques en Afghanistan", au nombre de 10.000
environ.
Harry, deuxième fils du prince Charles et de la princesse Diana,
a passé dix semaines en Afghanistan avec les forces britanniques il y a 3
ans, avant que sa présence soit éventée. Le risque qu'il constitue une cible
privilégiée pour les talibans ou qu'il soit enlevé a justifié son
rapatriement précipité en janvier 2008.
Le prince a depuis fait part
de son désir de retourner sur le terrain en Afghanistan, et son frère aîné
William lui a emboîté le pas: dans un documentaire mardi sur la chaîne
privée Sky, William, 28 ans, marque sa "ferme détermination" à aller au
front en Afghanistan.
William, deuxième dans l'ordre de succession au
trône après son père le Prince Charles, a terminé une formation de pilote
d'hélicoptère pour les opérations de sauvetage dans la Royal Air
Force.
Son cadet, Harry, 26 ans, connu dans l'armée comme le "Lieutenant
Wales", est également pilote d'hélicoptère, en formation pour piloter des
Apache. Il est toutefois peu probable que les deux héritiers de la
Couronne soient envoyés en Afghanistan, où plus de 340 soldats britanniques
ont perdu la vie depuis 2001.
Les autorités militaires, "très agacées"
selon une source de défense, avaient souligné que "si Channel 4 persistait
(dans la diffusion), comme c'est probable, ils failliraient à leur devoir de
respecter les sacrifices de nos soldats et de leurs familles pour le bien de
tout le pays."
Mais la chaîne privée a adressé une fin de non-recevoir à
leur requête, précisant avoir répondu dans un courrier aux "inquiétudes" du
général Stirrup. Le docu-fiction "traite le sujet avec sensibilité", a
ajouté une porte-parole de Channel 4. "Il s'agit d'un sujet légitime pour un
documentaire qui explore les risques auxquels le prince Harry fait face",
a-t-elle jugé.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?