Le PDG du quotidien Le Dauphiné Libéré Christophe Tostain s'est mis en retrait de ses fonctions, après avoir été de nouveau convoqué par la justice pour des violences contre une femme, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. M. Tostain est convoqué le 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble, a indiqué à l'AFP son avocat Jean-Félix Luciani. C'est son propre journal qui a révélé les faits, qui remontent au 14 février, jour de la Saint Valentin.
PDG du quotidien régional depuis 2013, M. Tostain a été convoqué mardi devant la police, qui l'a placé en garde à vue pour des "violences sur sa concubine en récidive", a indiqué le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant. A l'issue de la garde à vue, M. Tostain a été laissé libre sans contrôle judiciaire, a précisé Me Luciani. M. Tostain "ne conteste pas la dispute mais il conteste radicalement la violence physique", a ajouté Me Luciani, qui se dit "très surpris de la qualification" pénale des faits qui lui sont reprochés. Les violences conjugales impliquent, selon l'avocat, que "la plaignante serait l'épouse ou la concubine de mon client". "Or, elle n'est ni l'une, ni l'autre", assure l'avocat.
Précisant qu'il n'avait "pas encore eu accès au dossier, Me Luciani a ainsi estimé qu'il s'agirait alors d'une affaire "contraventionnelle" et non délictuelle. Christophe Tostain avait été condamné en mai 2019 à six mois de prison avec sursis pour "violences sur conjointe" et "outrages" à l'encontre de gendarmes. Des faits qu'il avait reconnu lors de son procès, se disant "extrêmement honteux". Selon Me Luciani, M. Tostain a "lui-même souhaité se mettre en retrait" de la direction du Dauphiné Libéré.
Le groupe EBRA, actionnaire principal du quotidien régional, a précisé dans un communiqué paru dans le journal que, "dans ces circonstances et dans l'intérêt du journal, Philippe Carli, président du groupe EBRA et administrateur, assurera la continuité de la direction du Dauphiné Libéré". Dans une lettre ouverte à M. Carli, les syndicats SNJ, CGT Presse-médias, CFDT et FO du journal estiment "évident que Christophe Tostain ne peut plus représenter le Dauphiné Libéré, ni les femmes et les hommes qui le font vivre" et réclament que le président du groupe EBRA rencontre les élus du personnel.
"Nous sommes fiers de travailler dans ce journal. Nous souhaitons retrouver la qualité qui a été la sienne et faire oublier l'image véhiculée par celui qui en a été le PDG. Il est urgent aujourd'hui de désigner une direction stable et légitime pour affronter la période économique compliquée que nous vivons actuellement", poursuivent les syndicats.
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