La Défenseure des droits Claire Hédon a réclamé mardi des « poursuites disciplinaires » à l’encontre des quatre policiers qui ont interpellé Théo Luhaka, grièvement blessé lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2017 et devenu un symbole des violences policières.
Dans une décision publique adressée au ministère de l’Intérieur et consultée par l’AFP, Mme Hédon relève des « manquements » des quatre fonctionnaires à la déontologie policière et demande des sanctions disciplinaires, « indépendamment » du procès aux assises souhaité par le parquet de Bobigny. Elle recommande également des sanctions disciplinaires contre l’ancien commissaire d’Aulnay et une inspection administrative, face à « l’accumulation des manquements » dans cette affaire.
Lors de l’interpellation, « plusieurs gestes étaient disproportionnés », estime la Défenseure des droits, notamment le « coup pointé » de matraque télescopique qui a grièvement blessé Théo dans la zone anale - provoquant une incontinence qui le handicape à vie, selon une expertise médicale de 2019. Mme Hédon a rendu cette décision après avoir auditionné le jeune homme, les quatre policiers et avoir eu accès à l’information judiciaire.
Le document souligne également que « rien ne pouvait justifier les coups portés après le menottage et la maîtrise » de Théo, et détaille les « coups de poing », « de genou » et l’usage de « gaz lacrymogène » démontré par la vidéosurveillance de la ville, avant que le jeune homme ne soit amené hors champ des caméras pendant « deux minutes et 20 secondes ». Les trois agents de la Brigade de sécurité de terrain (BST) qui ont porté ces coups, et le quatrième qui a été « témoin de violences sans intervenir pour les empêcher », ont commis des « manquements » au code de la sécurité intérieure, observe Mme Hédon.
A ce titre la Défenseure des droits, qui a pour mission de contrôler l’action des forces de l’ordre, recommande « l’engagement de poursuites disciplinaires » à leur encontre.
Début octobre, le parquet de Bobigny avait réclamé un procès aux assises pour les trois policiers soupçonnés de « violences volontaires », et un non-lieu pour le quatrième agent mis en examen, tout en écartant la qualification de « viol aggravé » dans cette affaire.
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