L'imam Hassen Chalghoumi visé par des menaces de mort depuis la décapitation de Samuel Paty - Il appelle Emmanuel Macron au secours

Depuis la mort de Samuel Paty, l'imam Hassen Chalghoumi est visé par des menaces exacerbées qui font l'objet de trois enquêtes. Ce dernier souhaite le renforcement de sa protection policière, a appris l'AFP de sources concordantes.

Hassen Chalghoumi, imam à la mosquée de Drancy en Seine-Saint-Denis,  fait l'objet de menaces "complètement exacerbées" depuis la décapitation mi-octobre de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine. "Il ne s'exprime pas au nom des musulmans mais est une des voix, et défend les valeurs de la République", a souligne son avocat, Me David-Olivier Kaminski. Ce dernier a écrit le 27 octobre un courrier à Emmanuel Macron, révélé par Le Parisien et consulté par l'AFP, pour demander un "renfort" de la protection policière autour de son client. De plus, Hassen Chalghoumi a déposé plainte à trois reprises fin octobre concernant de nouvelles menaces qualifiées de "gravissimes" par son autre avocat Me Pascal Markowicz.

Trois enquêtes ont ainsi été ouvertes et confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, indique le parquet de Paris. "L'une porte sur des faits d'apologie du terrorisme et de menace de mort, une autre sur des faits de provocation à la commission d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie et la dernière sur des faits de menaces de mort", a précisé le parquet.

Suite à l'assassinat de Samuel Paty, M. Chalghoumi s'était recueilli en compagnie de représentants du culte musulman d'Île-de-France devant le collège où officiait l'enseignant. M. Chalghoumi avait notamment été la cible du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, dont le fondateur Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste radical, a été mis en examen dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty. Le collectif avait déclenché en 2010 une cabale contre cet imam, en manifestant pendant des mois devant la mosquée de Drancy. Deux membres de l'organisation avaient même été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour avoir tenté de s'introduire au domicile de l'imam.