14/08/2020 10:01

200 personnes se sont rassemblées devant les locaux de La Marseillaise, pour s'opposer à une éventuelle offre de reprise par l'entrepreneur Xavier Niel associé au journal La Provence

Quelque 200 personnes se sont rassemblées jeudi devant les locaux de La Marseillaise, quotidien régional fondé pendant la Résistance, pour s'opposer à une éventuelle offre de reprise par l'entrepreneur Xavier Niel associé au journal La Provence. "Niel niet", "Oh Free t'as compris?!", ont tagué sur des banderoles pendues aux fenêtres les salariés de La Marseillaise dont la société éditrice, Les Fédérés, a été placée en liquidation judiciaire le 13 juillet par le tribunal de commerce de Marseille, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les manifestants, pour certains drapeau communiste ou de la CGT en main, ont dénoncé "l'offre hostile", selon eux, que prépareraient en commun le fondateur de Free, Xavier Niel, via sa holding personnelle NJJ Presse et le PDG de La Provence, Jean-Christophe Serfati.

"On ne veut pas de leur offre. Ce qui les intéresse c'est le mondial La Marseillaise à pétanque (un concours international de pétanque, ndlr) qui rapporte de l'argent. C'est tout. Le journal, le pluralisme de l'information, ils s'en foutent" a déploré Emilie Parente, déléguée CGT. "Cette offre prévoit la suppression de 80% des effectifs: seuls 10 à 15 emplois sur les 52 actuellement seraient conservés et le quotidien serait transformé en hebdomadaire. On ne peut pas accepter qu'un titre en absorbe un autre sur un même territoire, même si nous ne sommes pas en lutte contre nos collègues de La Provence", a affirmé de son côté Léo Purguette, rédacteur en chef de La Marseillaise.

Contacté, la direction de La Provence n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP. Les repreneurs éventuels ont jusqu'à vendredi 18H00 pour déposer leur offre qui sera examinée lors d'une audience le 22 septembre. Dans un communiqué qu'a pu consulter l'AFP, le Syndicat national des journalistes (SNJ) de La Provence assure avoir "interrogé" mercredi M. Serfati qui "a confirmé +réfléchir+ à une offre (...) pour racheter le quotidien".

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