03/02/2020 18:19

Violences sexuelles: Le président de la fédération de patinage, met en cause "la Ministre des sports de l'époque (Marie-George Buffet)" et ne démissionne pas dans l'immédiat

18h12: Didier Gailhaguet, président de la fédération de patinage prend la parole:

La Ministre ne m'a pas écouté, sa décision était prise avant même que j'arrive. J'ai une pensée pour toutes ces personnes qui ont été violentées et agressées pendant toutes ces années. J'ai découvert comme tout le monde la majorité de ces faits dans la presse et dans un livre la semaine dernière. Certains datent d'il y a 30 ans, bien avant que je devienne président de la fédération. D'autres m'ont été cachés. La majorité de ces faits sont survenus avant même mon arrivée. Les responsables sont ceux qui ont laissé faire ces exactions, et en particulier la Ministre des sports de l'époque. Je vais tenir une conférence de presse mercredi et je vais vous livrer des documents qui vont vous intéresser. J'ai commis des erreurs mais pas de faute. Je suis un homme clean."

17h23: La ministre des Sports annonce avoir demandé au président de la Fédération française des sports de glace de démissionner, en lien avec l'affaire qui touche le monde du patinage.

Roxana Maracineanu déclare: "Le nombre de faits et leur étalement dans le temps illustrent qu'au-delà des personnes citées, un dysfonctionnement général existe au sein de la Fédération française des sports de glace." Evoquant "des faits d'une gravité exceptionnelle", la ministre estime que le président de la fédération, Didier Gailhaguet, "ne peut se dédouaner de sa responsabilité morale et personnelle".
"Un dysfonctionnement général existe au sein de la Fédération française des sports de glace (...). Au regard des révélations et des témoignages que j’ai pu recueillir, Didier Gailhaguet ne peut se dédouaner de sa responsabilité morale et personnelle, je lui ai donc demandé d’assumer toutes ses responsabilités et de démissionner du poste de président de la Fédération française des sports de glace", a-t-elle expliqué.
Roxana Maracineanu exprime également "une pensée pour les victimes", dont la prise de parole, "cruciale, nécessaire", "ne sera pas vaine". Avant de "les encourager à témoigner".

Cinq jours après les accusations de violences sexuelles dans le patinage artistique, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a reçu ce lundi après-midi le président de la fédération Didier Gailhaguet, inamovible à son poste mais désormais sous pression.

Principal sujet de ce face-à-face, le rôle que la fédération française des sports de glace (FFSG) a pu avoir dans le maintien, dans les années 2000, de l'entraîneur Gilles Beyer, accusé trente ans après les faits de viol par la championne Sarah Abitbol, mais déjà soupçonné d'attitudes peu appropriées à l'époque.

Gailhaguet est entré au ministère sans faire de déclaration aux journalistes. 

Dans son livre (Un si long silence, Plon), les accusations d'Abitbol portent sur les années 1990 à 1992, une période prescrite.

Gilles Beyer, champion de France 1978, est alors un entraîneur de haut niveau, avant de succéder en 1998 à Gailhaguet au poste de directeur des équipes de France, quand ce dernier devient pour la première fois président de la FFSG.

Mais au début des années 2000, il est visé par la plainte d'une autre patineuse, classée sans suite, puis au centre d'une enquête administrative, menée par des inspecteurs généraux de la jeunesse et des sports, après un signalement de parents.

Cette enquête a conduit à l'époque le ministère des Sports à mettre fin à ses fonctions de cadre technique à la fédération des sports de glace. Pourtant, Gilles Beyer va garder une place centrale au club parisien des Français volants, dont il apparaissait encore la semaine dernière comme manager, ainsi qu'à la fédération, où il a occupé un poste au bureau exécutif jusqu'en 2018. Les Français Volants sont basés à Bercy, place forte du haut niveau français. En 2006, Gilles Beyer intervenait aussi comme coordinateur d'une tournée de galas de l'équipe de France de patinage artistique.

Dès mercredi soir, le ministère des Sports a fait savoir que Roxana Maracineanu attendait que Didier Gailhaguet lui explique comment Beyer "a pu se retrouver dans l'écosystème", alors qu'"il est tout à fait improbable que la fédération n'ait pas eu connaissance des mesures prises à son encontre".

Dans une déclaration à l'AFP vendredi, Gilles Beyer, 62 ans, a concédé des "relations intimes" et "inappropriées" avec Sarah Abitbol, en lui présentant des excuses que cette dernière a immédiatement refusé. Dans L'Equipe, l'ancien entraîneur a aussi été accusé par une autre ancienne patineuse, Hélène Godard, d'avoir eu des rapports sexuels avec elle, alors qu'elle avait 13 et 14 ans, à la fin des années 70.

"J'attends de lui qu'il assume", a affirmé la ministre à propos de Didier Gailhaguet, lundi matin, en déplacement à Créteil. Sa prédécesseure, Marie-George Buffet, a appelé l'insubmersible président de la fédération, à la démission. Sur internet, une pétition réclamant aussi son départ avait été signée plus de 3.000 fois lundi à la mi-journée.

Concrètement, Roxana Maracineanu ne peut pas limoger Gailhaguet, 66 ans, mais elle a rappelé que les fédérations recevaient de l'argent public et a aussi évoqué "l'arme atomique", celle du retrait de la délégation de l'Etat, une mesure rarissime qui mettrait au ban la FFSG.

Mais dans le milieu sportif, beaucoup pensent que Gailhaguet, à qui le ministère a refusé qu'il soit accompagné de son avocat lundi, en a vu d'autres.

L'ancien patineur, qui fut l'entraîneur de Surya Bonaly (1985-92), est devenu président de la fédération en 1998, l'année où Roxana Maracineanu devenait la première Française championne du monde de natation. Depuis, treize ministres et secrétaires d'Etat aux Sports se sont succédé.

Ce n'est pas la première fois que Didier Gailhaguet est dans le collimateur. Éclaboussé par une affaire de tricherie aux JO de Salt Lake City en 2002, il avait été interdit de toute fonction dans le patinage international pendant trois ans. Il avait également dû démissionner en 2004 de la présidence de la FFSG, après un rapport de la Cour des comptes dénonçant des dérives de gestion, mais il avait retrouvé la tête de la fédération en 2007.

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Vos réactions

Portrait de Coo68
3/février/2020 - 21h17

Dehors encore un qui se sent coupable de rien et accuse les autres ..  

Portrait de LesRipoublicains
3/février/2020 - 21h05

Ce Gailhaguet, il est bon pour faire un candidat LREM.

Aucune compassion, il pense se maintenir probablement, parce qu'il a un exemple récent où on peut maintenir en place des gens qui se taisent sur certaines affaires de pédophilie.

Qu'il aille voir le pape, lui remette sa démission ...

Le pape refusera, et renverra Barbarin - pardon Gailhaguet - dans la primauté des Gaules en le maintenant à son poste.

Portrait de Angelussauron
3/février/2020 - 18h52

Il doit avoir des trous de mémoire ce président car ça ne correspond pas à l'année  dit par Sarah Abitbol 1990-1992. Hors dans cette période ce n’était pas Marie George Buffet la ministre donc bref il essaye d'accuser des personnes pour éviter que la faute soit rejeté sur lui.

Tous les patineurs et patineuses ont dit qu'il agissait comme un dictateur à la fédération.

Bref ça a l'air d'être un sinistre personnage.

Portrait de minou75
3/février/2020 - 18h19 - depuis l'application mobile

Comme le Cardinal Barbarin le président Gailhaguet doit bénéficier d'aucune condamnation pour non dénonciation...En plus dans cette affaire il y a prescription !!!