08/06/2019 15:01

L'établissement public Pôle Emploi, critiqué par une cheffe d'entreprise sur un tract publicitaire, perd son procès en diffamation

L'établissement public Pôle Emploi a été débouté de sa plainte en diffamation visant la responsable d'une petite agence de coaching, pour un tract distribué à Nice qui mettait en doute son efficacité au service des demandeurs d'emploi.
Sévèrement rappelée à l'ordre par le tribunal à l'audience, Karine Vasseur, 52 ans, a été finalement relaxée, a-t-on appris auprès de son avocate Me Catherine Taylor Salusse. "Nous avions apporté une offre de preuves et selon le droit français, la critique est permise", a-t-elle ajouté, confirmant la décision du tribunal annoncée par Nice-Matin. Le parquet s'en était remis au tribunal, sans requérir de peine.
"Pôle Emploi ne vous aide pas ? Confiez votre recherche à un spécialiste", disait le tract que Mme Vasseur avait fait distribuer en septembre 2016, en vue d'ouvrir une petite succursale à Nice. La diffusion avait été interrompue au bout d'une demi-journée, après la réaction du directeur de l'agence Pôle Emploi la plus proche. L'établissement avait ensuite engagé des poursuites, provoquant à son tour l'indignation de Mme Vasseur, qui niait toute intention de nuire ou de dénigrer les agents de Pôle Emploi. "Je connais la difficulté de (leur) mission", a-t-elle assuré à la barre, en expliquant qu'elle "cherchait simplement à entrer en contact avec des gens qui ont besoin d'une aide complémentaire".

Multi-diplômée et ayant vécu à l'étranger, notamment aux États-Unis, Karine Vasseur avait ouvert en 2014 à Paris son enseigne qui  accompagne une centaine de personnes par an, une activité quelque peu mise entre parenthèses depuis sa première convocation au tribunal, qu'elle a très mal vécue. "Pour elle, ça a vraiment été terrible. Elle est soulagée par la relaxe", a commenté son avocate.
Mme Vasseur risquait jusqu'à 45.000 euros d'amende. "Je vous demande de vous mettre à la place de l'agent (...) qui trouve ce document sur les pare-brises des véhicules garés aux abords de leur agence", avait plaidé l'avocate de Pôle Emploi, Me Marina Collin, en réclamant un euro symbolique de dommages et intérêts.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions