14/04/2019 13:00

La rémunération des scénaristes représente moins de 5% du budget des films et séries en France , selon une étude

La rémunération des scénaristes est souvent tardive et représente moins de 5% du budget des films et séries en France, selon une étude publiée par le CNC et la SACD, qui doit servir de base à une réflexion pour améliorer leurs conditions de travail.

D'après cette étude, deux scénaristes en moyenne contribuent à l'écriture d'un long métrage, contre deux à dix pour l'écriture d'un épisode d'une série. Au cinéma, les dépenses d'écriture représentaient 4,2% du coût total d'un film en 2016 (contre 3,1% en 2009). Pour les séries de 52 minutes, la rémunération représentait en moyenne 3,9% du coût total de l'oeuvre en 2016 (contre 3,4% en 2009) et pour les séries de 90 minutes 2,9%.

Par ailleurs, les scénaristes sont souvent payés tardivement dans le processus de fabrication des oeuvres, relève l'étude du CNC (Centre national du cinéma) et de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques). Les contrats des scénaristes de long métrage de cinéma prévoient en effet en moyenne cinq échéances de paiement. Ils touchent jusqu'à un tiers de leur rémunération à la fin du travail d'écriture, soit en général près de deux ans après le début du projet. Pour les scénaristes de séries également, le paiement se fait en plusieurs fois, avec parfois des versements qui interviennent longtemps après le travail de conception des projets.

Cette étude - qui s'appuie sur près de 1.700 contrats d'auteurs et une enquête en ligne auprès d'une soixantaine de sociétés de production - "permet pour la première fois d'avoir une photographie précise, documentée et objective de l'état de la phase d'écriture des films et des séries en France", a souligné le directeur général de la SACD, Pascal Rogard, cité dans un communiqué. "Elle constitue un point de départ pour mieux protéger et accompagner les scénaristes et améliorer le financement de l'écriture". "Les auteurs, scénaristes, dialoguistes sont au coeur de notre industrie de l'imaginaire. Nous voulons mieux les accompagner, renforcer toute la phase d'écriture. Il faut leur donner les moyens de leur ambition créative", a renchéri la présidente du CNC, Frédérique Bredin.

Cette étude doit ainsi servir de base dans les prochaines semaines à deux concertations: l'une avec le secteur audiovisuel pour développer le second volet du "Plan séries" annoncé par le CNC, et l'autre avec les professionnels du cinéma pour renforcer le rôle des scénaristes dans la création de longs métrages, et améliorer la phase d'écriture. Deux missions seront également lancées pour évaluer les besoins en matière de formation à l'écriture et de services aux scénaristes, précise le communiqué.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions