26/08/2018 16:30

Les "Invisibles", une comédie avec une quinzaine d'actrices non-professionnelles, qui ont connu la rue, la violence, la prison...

Elles sont des dizaines, passées par la rue, la violence, la prison, accueillies dans un centre de jour pour femmes SDF, qu'une mairie du Nord va bientôt fermer. Leur résilience, leur combat, uni aux travailleuses sociales, est la trame du nouveau film de Louis-Julien Petit, ode poignante et lumineuse aux "résistantes modernes". 

Une quinzaine d'actrices non-professionnelles, qui ont connu la rue, mettent leur vérité au service des "Invisibles" (sortie le 9 janvier), aux côtés de Corinne Masiero, une fidèle de Petit, d'Audrey Lamy ou de Deborah Lukumuena ("Divines") pour une comédie sociale entre émotion et éclat de rire, présentée mercredi au Festival du film francophone d'Angoulême. Une épopée tragicomique, résolument ancrée dans le réel.

Et pour cause. Le réalisateur de 34 ans, salué pour Discount (2015) a passé un an bénévole en centres d'accueil pour femmes, à Grenoble et Paris notamment, pour comprendre et trouver le ton juste. "Quand on traite un sujet comme celui-ci, on a intérêt à être juste...", explique-t-il à l'AFP en marge de l'avant-première de son troisième long métrage.

Un film inspiré d'un documentaire/livre sur les femmes SDF de Claire Lajeunie en 2014. Ses "Invisibles" sont bien sûr les femmes accueillies, qui forment 40 % des sans-abris, mais souvent se griment, se cachent pour échapper à la violence de la rue, explique-t-il. Mais aussi "les personnes qui ne sont pas aidées à aider les autres, ces travailleuses sociales et leur combat acharné, sans reconnaissance". "Mon idée c'était un film sur les résistantes modernes, des femmes qui vont s'unir et combattre ensemble, en se disant +OK, on nous met de côté, donc on va prendre notre destin en mains, trouver une solution".

Solution qui, dans le film, passe par redécouvrir "qui" étaient ces femmes, ce qu'elles faisaient "avant", leurs compétences, leur formation, etc Dans "Les Invisibles", travailleuse sociales et SDF jettent tout dans la bataille pour réinsérer a tour de bras avant la fermeture du centre, leur "Cour des miracles". Usant de subterfuges (mensonges, falsification, piston) mais aussi d'ateliers de prise de confiance, entretiens d'embauche à blanc. Et se muant de facto en centre d'accueil 24/24h, en toute illégalité.

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