11/05/2018 10:01

Mort de Naomi - Une mère de famille raconte le drame qu'elle a également vécu: "Ma fille de 8 ans est morte parce que le Samu avait décidé qu'elle simulait"

L'histoire de Naomi Musenga, morte après avoir appelé le Samu à Strasbourg, rappelle à Christine Caugant ce qu'elle a vécu il y a 11 ans. Elle raconte auprès du magazine Marie Claire, avoir perdu sa fille après avoir imploré pendant des heures le Samu d’intervenir. 

« Il y avait ces personnes désagréables au bout du fil. J’avais l’impression de les déranger. Mon inquiétude et mon insistance les agaçaient. Elles pensaient que j’étais une mère qui s’inquiétait pour rien. Dès le début de l’appel elles avaient décidé que ce n’était pas grave et qu’elles ne se déplaceraient pas », raconte-t-elle.

Noélanie, la fille de Christine, qui était originaire de Tahiti, était à l'époque victime de harcèlement scolaire, des camarades de son école la traitaient de « noiraude » et lui lançaient des « rentre dans ton pays ! », voire la frappaient. C'est le 17 novembre 2007 que le drame s'est produit. En rentrant de l’école l'après-midi, la petite-fille a été prise de maux de tête, avant de perdre connaissance, et se mettre à convulser. Sa mère, Christine , a alors appelé le Samu. « Ça arrive de faire des convulsions. Madame rassurez-vous. », lui aurait-on répondu au téléphone. Le Samu refuse de se déplacer alors que les convulsions de Noélanie durent depuis déjà 14 minutes, peut-on lire. « Vous n’êtes pas médecin Madame. Ce n’est pas à vous de nous dire si on doit venir ou pas. », lui aurait-on lancé, se souvient-elle.

C'est à ce moment là qu'elle a décidé de se tourner vers les pompiers, mais une fois sur place, ne pouvant pas la transporter, ils ont rappelé en urgence le Samu, mais rien n'y a fait: « Ce n’est ni à vous ni aux pompiers de nous dire si on doit venir ou pas. ». Le  commandant de caserne a alors du intervenir en personne pour obliger le Samu à se déplacer, rapportent nos confrères.

A l'heure arrivée, au bout d'une heure et demie, les médecins affirment que la petite-fille simule pour « attirer l’attention ». Une fois arrivée à l’hôpital de Perpignan, des médecins affirment également que Noélanie simule. « Le visage de ma fille était figé mais ils étaient persuadés qu’elle simulait. Le pédiatre a même dit « Moi aussi je peux faire pareil » avant de la mimer sans bouger. », raconte Christine.

Quelques heures plus tard, l'équipe médicale décide de lui faire un scanner, et le résultat est sans appel, un oedème cérébral majeur dû aux étranglements des camarades d’école est bien visible. Le lendemain, après avoir passé la nuit, seule dans sa chambre, un médecin pédiatre qui vient de prendre son service se rend compte immédiatement de la situation et en fait part à Christine: « Votre fille est déjà très loin. ». A ce moment là, la petite-fille est transportée à l'hôpital de Montpellier, mais il est déjà trop tard, elle décédera le 20 novembre.

C'est alors qu'une longue bataille judiciaire a démarré. Nos confrères de Marie Claire rapportent que les parents, qui ont dépensé près de 30 000 euros de frais d’avocats, "ont obtenu 400 euros de frais de dédommagements d’obsèques, 1250 euros chacun pour « préjudice d’accompagnement », c'est-à-dire pour la douleur d'avoir vu leur fille dans cet état, entre leur appel et sa mort à l’hôpital et 4 500 euros chacun pour « vivre avec la perte d’un enfant ». " 

Christine révèle également que « Les personnes mises en cause pour homicide involontaire n'ont finalement pas été poursuivies, car la responsabilité n’est jamais personnelle et l'hôpital a bâti sa défense autour de la notion de « perte de chance de survie. Pour Naomi demain, comme pour ma fille à l'époque, ils emploieront cette expression pour « s’en sortir ». Mais je veux dire à la famille de Naomi de ne jamais rien lâcher. »

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Vos réactions

Portrait de carino
12/mai/2018 - 09h08

la vraie question est la suivante

Est ce que ces services font des rapports chaque année aux représentants de l'état ... ? ceci afin d'améliorer l’efficacité de l'aide des personnes en difficulté ? 

Ne faut il pas réglementer les jobs au call-centers ? rappelons nous les morts chez france telecoms !! 

Perso je suis assez impressionné que cette affaire intéresse que très peu nos élus et représentants politiques ... 

Portrait de Dragon75
12/mai/2018 - 07h44 - depuis l'application mobile
onebob a écrit :

c est parti la nouvelle mode ..des journalistes en ce moment ..chercher les erreurs des secours..2007 ???

@onebob le mieux est de se taire!!!