07/06/2016 10:51

Violences policières contre des journalistes: Bernard Cazeneuve les invite à porter plainte

Les journalistes se considérant victimes de violences policières doivent porter plainte, a déclaré lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve au cours d'une rencontre avec des représentants de la profession, assurant que les procédures seraient suivies de près.

"Bernard Cazeneuve a incité les confrères concernés par ce type de dysfonctionnement à porter plainte et assuré qu'il n'y aurait pas de lacunes dans le traitement de ces cas-là", a rapporté Xavier Debontride, coprésident du Club de la presse de Bretagne, qui avait obtenu un rendez-vous avec le ministre après les incidents de jeudi.

Un journaliste de France 3 et un photographe indépendant couvrant une manifestation à Rennes avaient reçu des coups de matraque de la part des policiers. Le ministre a précisé qu'il allait "saisir l'IGPN", l'Inspection générale de la police nationale, à chaque fois qu'il aurait connaissance d'un "fait répréhensible", a expliqué Christophe Pauly, représentant la CFDT à la réunion aux côtés des syndicats SNJ, SNJ-CGT et de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

Les syndicats avaient dénoncé vendredi le traitement au cours des manifestations des journalistes, devenus selon eux des "cibles privilégiées" des forces de l'ordre. Le ministre a fait valoir que cette problématique était présente dans trois villes "où il y a des casseurs": Paris, Nantes et Rennes, selon les mêmes sources.

Après un premier moment de tension, le ministre de l'Intérieur, irrité à l'évocation d'éventuelles consignes données aux policiers contre les journalistes, a été à l'écoute des représentants pendant près d'une heure trente lundi après-midi, place Beauvau. Bernard Cazeneuve a réitéré son engagement en faveur de la liberté de l'information et des garanties apportées au travail des journalistes.

Le ministre a évoqué les manques d'effectifs dans les forces de l'ordre et les pressions auxquelles elles sont soumises en état d'urgence. Il a également abordé les difficultés qu'ont les policiers à identifier les journalistes couvrant les manifestations: avec ou sans carte de presse, militants ou pas. "On lui a demandé de mieux communiquer sur ce qu'il fait. Si une procédure est engagée, qu'il le fasse savoir", a souligné Christophe Pauly.

La Fédération européenne des journalistes (FEJ) et la FIJ avaient alerté vendredi le Conseil de l'Europe au sujet de violences contre les journalistes. Depuis le début des manifestations contre la loi travail, quarante-huit enquêtes judiciaires ont été ouvertes par la "police des polices" après des accusations de violences policières en France, principalement à Paris et à Rennes.

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Vos réactions

Portrait de Olivier86
7/juin/2016 - 15h19

Mais enfin ce petit ministre n'a pas honte. A t' il fait un stage chez les CRS ou chez Gendarmes Mobiles. Ils se prennent tous les jours divers projectiles et insultes en pleine figure. Mais lui, dans son luxueux bureau ministériel, il ne risque rien. Mais après tout, nous avons un gouvernement de beaux et belles hypocrites et de nantis.