urgence absolue
LCI (groupe TF1) a plaidé mardi devant le Conseil d'Etat pour obtenir la suspension en urgence de la décision du CSA refusant son passage en gratuit, nouvelle étape dans le bras de fer qui l'oppose au gendarme de l'audiovisuel.
"Il y a urgence à suspendre la décision du CSA. C'est la survie de LCI qui est entre vos mains", a fait valoir Me François-Henri Briard, avocat de TF1, présent aux côtés de Nonce Paolini, le PDG du groupe, de Catherine Nayl, directrice générale adjointe de l'information de TF1, et Eric Revel, patron de LCI.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait refusé fin juillet de faire basculer la chaîne d'info en continu vers la TNT gratuite, invoquant un marché publicitaire poussif et la fragilité de plusieurs chaînes gratuites.
LCI souhaite "se soumettre à une nouvelle instruction devant le CSA", à qui il reproche d'avoir rendu cet été une "décision déséquilibrée", "presque unilatérale". En cas de suspension de la décision du CSA, TF1 s'est engagé à bloquer son plan de restructuration, qui prévoit la suppression de 148 postes à LCI et TF1, se disant même prêt à de "nouvelles embauches dès novembre pour préparer le passage en clair".
"Le CSA n'a pas pour mission de protéger une chaîne en particulier, mais d'assurer le pluralisme de l'information", a rétorqué Me Elisabeth Baraduc, avocate du CSA, rappelant que TF1 avait par le passé refusé à plusieurs reprises le passage de LCI sur la TNT gratuite. Le passage de LCI en clair "ne doit pas se faire aux dépens de la viabilité des autres chaînes", a-t-elle justifié.
Présents à l'audience, iTélé (groupe Canal+) et BFM TV (groupe NextRadioTV), qui s'étaient opposés cet été au passage de LCI en gratuit estimant que la chaîne constituerait alors une menace pour eux, ont défendu la décision du CSA.
"L'arrivée de LCI en gratuit nous inquiète considérablement. Ce serait un vrai danger pour la pérennité de notre entreprise", a déclaré Alain Weill, président de NextRadioTV.
"0,3% de part de marché publicitaire en moins et BFM repasserait dans le rouge", a fait valoir Me François Molinié, avocat de NextRadioTV.
Le Conseil d'Etat devrait rendre sa décision dans les prochains jours. En parallèle à cette procédure d'urgence, le groupe TF1 a déposé une requête en annulation sur le fond, pour laquelle une décision doit être rendue courant 2015.
Vos réactions
Même si commercialement je comprend que BFMTV et ITélé soient contre parce qu'ils seraient en difficulté financière, je trouve cependant étonné qu'on puisse interdire une société privée de fonctionner.C'est un peu comme si on demandais à mon boulanger de fermer parce qu'il fait de l'ombre au supermarché d"a coté qui vend du pain
Serte, mais depuis le début c'est LCI qui n'a pas voulut aller sur la TNT gratuite, si ils veulent vraiment aller sur la TNT gratuite, ils peuvent sacrifier une de leur fréquence où ils font que diffuser de la merde et des rediff comme HD1 par exemple.
Même si commercialement je comprend que BFMTV et ITélé soient contre parce qu'ils seraient en difficulté financière, je trouve cependant étonné qu'on puisse interdire une société privée de fonctionner.C'est un peu comme si on demandais à mon boulanger de fermer parce qu'il fait de l'ombre au supermarché d"a coté qui vend du pain
le Conseil d'Etat est indépendant il me semble. Rien que pour la tentative de Paolini de mettre la pression sur le Conseil d'Etat, j'espère fortement que ce dernier n'annulera pas la décision du CSA.
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